La Suisse risque d'être «affaiblie»
Conseil fédéral pas à la «hauteur» pour la Genève internationale

La présidente du gouvernement genevois, Nathalie Fontanet, critique le manque de réaction du Conseil fédéral face à la crise du multilatéralisme. Elle appelle à organiser une conférence sur l'avenir des organisations internationales et des ONG à Genève.
Publié: 06:40 heures
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Dernière mise à jour: 08:23 heures
Nathalie Fontanet appelle à organiser en Suisse une grande conférence sur l'avenir du multilatéralisme (archives).
Photo: SALVATORE DI NOLFI
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ATS Agence télégraphique suisse

Les «quelques réactions» du Conseil fédéral face à la crise du multilatéralisme actuelle ne sont pas à la «hauteur des enjeux» pour la Genève internationale, estime Nathalie Fontanet. Selon elle, l'image de la Suisse risque «d'être affaiblie».

«L'écosystème international ne concerne de loin pas que Genève. Il relève du rôle essentiel de la Suisse», déclare la présidente du gouvernement genevois dans un entretien diffusé lundi par Le Temps. Malgré «l'atteinte portée aux valeurs qui définissent les organisations internationales et les ONG» accueillies à Genève, elle dit n'avoir «pas entendu de réaction ni d'engagement face aux menaces qui pèsent sur le multilatéralisme».

Organiser une conférence sur l'avenir du multilatéralisme

La ministre PLR appelle à organiser une grande conférence sur l'avenir du multilatéralisme, sur l'avenir des organisations internationales et des ONG, du droit humanitaire international et des droits fondamentaux. «La Suisse serait le lieu idéal pour réfléchir à ces questions avec différents pays et acteurs», ajoute-t-elle, mais «ce n'est pas un canton ou une conseillère d'Etat qui peut réfléchir seule à ces réformes».

La présidente du gouvernement genevois juge la période actuelle d'«extrêmement inquiétante en termes de perte de valeurs». Or, poursuit-elle, «les valeurs aujourd'hui remises en cause sont celles sur lesquelles la Suisse et Genève se sont construits, celles d'Henry Dunant de la Croix-Rouge, du droit humanitaire, de la solidarité pour les pays qui en ont besoin».

Le désengagement des Etats-unis est un coup dur

Avec le désengagement financier des Etats-Unis qui soutiennent à hauteur de 25% les organisations internationales à Genève, ces dernières et les ONG doivent se réformer, car aucun pays ne pourra pallier le retrait des fonds américains, estime Nathalie Fontanet. «Elles vont devoir se recentrer sur des priorités» et «devront aussi mieux collaborer, se mettre ensemble sur certaines missions».

Le secteur des activités internationales pèse d'un poids considérable à Genève. Le canton recense 40 organisations internationales sur son sol et 476 ONG. A ces entités s'ajoute le personnel des 183 Etats représentés par une mission permanente.

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