Les prix de l'électricité et du gaz s'envolent. La décision du président russe, Vladimir Poutine, de fermer le robinet de gaz à l'Europe pèse pour beaucoup dans cette tendance. Etant donné qu'une part importante de la production d'électricité nécessaire dépend du gaz, comme en Allemagne par exemple, les prix des deux denrées énergétiques sont étroitement liées.
D'après les calculs de la Commission de l'électricité (ElCom), le prix de l'électricité en Suisse augmentera en moyenne de 27% en 2023. Pour le gaz, nous payons déjà aujourd'hui en moyenne 70% de plus par rapport à l'année précédente. Dans les pays voisins aussi, la situation est parfois dramatique. C'est ce que montrent les données du Household Energy Price Index (HEPI). Ce dernier compare les coûts de l'électricité et du gaz pour les ménages dans 33 capitales européennes.
Londres et Amsterdam, les plus mal loties
Selon ce rapport, c'est à Londres que les ménages paient le plus pour leur électricité: dans la capitale britannique, les prix vont atteindre les 0,64 euro par kilowattheure au 1er août 2022. En ce moment, de nombreuses manifestations ont lieu contre ces hausses dans le pays, et beaucoup d'habitants refusent de payer leurs factures.
Berne figure également sur la liste HEPI. Avec 0,22 euro au kilowattheure au moment de l'enquête, la capitale suisse occupe la 21e place. Les ménages de Copenhague, au Danemark, paient le deuxième prix le plus élevé pour l'électricité (0,55 euro/kWh) et ceux de Rome le troisième (0,54 euro/kWh) dans le classement des capitales européennes.
Pour le gaz, c'est à Amsterdam que les prix sont les plus élevés avec 0,34 euro/kWh, un montant estimé le 1er août dernier. En deuxième position vient Copenhague avec 0,31 euro/kWh, puis Stockholm avec 0,24 euro/kWh. Berne est à la 13e position avec 0,18 euro/kWh.
Flambée à Athènes et Bruxelles
Comme le montrent les données de la HEPI, les courbes de prix de l'électricité et du gaz montent en flèche. En 2021 déjà, le tarif du gaz a presque doublé en Europe. À l'époque, l'accalmie de la pandémie de Covid-19 avait fait augmenter les besoins en termes de gaz. Depuis le début de la guerre en Ukraine et l'imposition de sanctions occidentales contre la Russie, la problématique s'est encore aggravée. Etant donnée la situation politique mondiale, difficile de prévoir quand les courbes vont redescendre.
Les derniers chiffres du mois d'août le montrent: les prix de l'électricité et du gaz continuent d'augmenter de manière spectaculaire. La hausse mensuelle au 1er août a été particulièrement forte en Grèce et en Belgique. Dans la capitale grecque, Athènes, les coûts de l'électricité ont augmenté de 34% en un mois. A Bruxelles, la hausse a été de 26% sur la même période.
Les deux métropoles sont également les plus touchées par l'augmentation mensuelle des coûts du gaz: elles occupent respectivement la deuxième (Athènes) et la troisième (Bruxelles) place de ce classement avec une hausse de 41 et 39%. C'est à Sofia, la capitale bulgare, que le prix du gaz a le plus augmenté (45%).
Nord Stream 1 à l'arrêt
Alors qu'au début du mois d'août, environ 20% de la quantité maximale possible était encore livrée à l'Allemagne via le gazoduc Nord Stream 1, l'acheminement de cette matière première via cette voie n'est plus assuré. En d'autres termes, les prix vont continuer à augmenter.
Les conséquences pour les ménages privés sont déjà dramatiques aujourd'hui. On le voit par exemple en Allemagne. Le pays est également en haut des classements HEPI des prix les plus élevés de l'électricité et du gaz. Ainsi, au 1er août, un ménage berlinois paie 0,44 euro/kWh pour l'électricité (6e place). Pour le gaz, c'est 0,22 euro/kWh (4e place).