Selon des rebelles touaregs, des dizaines de soldats du groupe Wagner ont été tués ou blessés lors de violents combats à Tinzaouaten, au nord du Mali, de jeudi et vendredi. Le nouveau chef de Wagner, Anton Yelizarov – qui avait pris la tête du groupe de mercenaires après la mort d'Evgueni Prigojine dans un accident d'avion en août 2023 – se trouverait parmi les victimes.
Les rebelles ont déclaré avoir capturé des véhicules blindés, des camions et des pétroliers appartenant au groupe Wagner lors des affrontements. Plusieurs blogueurs militaires russes, dont le célèbre «War Gonzo» – alias Semyon Pegov – ont fait état d'au moins 20 combattants de Wagner tués, lesquels seraient tombés dans un piège tendu par les rebelles près de la frontière algérienne.
«Des employés de Wagner qui voyageaient dans un convoi avec les troupes gouvernementales ont été tués au Mali… Certains ont été capturés», a déclaré Semyon Pegov sur sa chaîne.
Un autre canal Telegram russe a également évoqué la mort d'au moins 20 mercenaires. Mais le nombre de victimes russes pourrait être plus important.
Le Mali s'enlise dans une atmosphère insurrectionnelle
De son côté, l'armée malienne a reconnu la perte de deux soldats, mais affirme avoir tué une vingtaine de rebelles.
Le Mali est dirigé par une junte militaire depuis un coup d'État en 2020 et lutte contre une insurrection islamiste. Les forces russes présentes dans le pays n'auraient officiellement qu'un rôle d'instructeur auprès de l'armée malienne. Mais selon la chaîne Baza sur Telegram, des mercenaires de Wagner – dont l'avenir est incertain depuis la mort de Prigojine – sont actifs au Mali depuis au moins 2021.
Les Touaregs, un groupe ethnique originaire de la région du Sahara, se sentent marginalisés par le gouvernement de Bamako, la capitale du Mali. En 2012, ils ont lancé un soulèvement qui a ensuite été infiltré par les islamistes. Malgré un accord de paix en 2015, les rebelles se sont retirés des pourparlers fin 2022.
