Karim Khan est le visage de la demande du mandat d’arrêt de la Cour pénal international (CPI) contre Benjamin Netanyahu pour crime de guerre et crime contre l’humanité présumés, commis dans la bande de Gaza. Une mesure fermement condamnée par Joe Biden et le Premier ministre israélien. Mais aujourd’hui, c’est au tour du procureur de la CPI d’être dans la tourmente.
Deux semaines avant ses annonces tonitruantes contre le Premier ministre israélien, des accusations de harcèlement sexuel ont été prononcées à l'encontre de Karim Khan, affirme le «Daily Mail». Une de ses collaboratrices, serait au cœur de l’affaire, bien qu’elle ait refusé de porter plainte officiellement.
Mais une semaine plus tard, le dimanche 27 octobre, le «Guardian» révèle que le procureur aurait fait pression auprès de sa victime pour qu’elle fasse machine arrière et qu’elle n'aille pas en justice. De son côté, Karim Khan, présumé innocent, s’est exprimé sur cette affaire: il nie en bloc et soutient qu’il est la cible d’une campagne de diffamation.
«Enfoncer sa langue»
Karim Khan aurait intimidé l’avocate d’une trentaine d’années par téléphone, puis en personne après avoir appris que les autorités judiciaires avaient été approchées. La jeune femme a refusé de répondre au «Guardian» mais selon quatre sources internes, le procureur ainsi que des responsables de la CPI ont tenté de lui faire dire qu'elle avait fabriqué les accusations de toutes pièces.
Mais alors qu’est-ce que cache Karim Khan? Selon un rapport interne, il lui est reproché des attouchements sexuels et des «abus» sur une longue période. Il aurait, par exemple, «enfoncé sa langue» dans l’oreille d’une femme.
Selon des proches de la victime, elle aurait hésité à porter plainte par crainte de représailles et d'exploitation de la situation par Israël. Elle serait traumatisée par la situation et ressentirait «une grave détresse émotionnelle».
Un de ses proches déclare: «Elle n’a jamais voulu de tout cela.» Il faut dire qu’en effet, ce n’est pas elle qui a mis au courant sa hiérarchie, mais une de ses collègues qui s’inquiétait de son état.
Karim Khan nie
Karim Khan a répondu aux accusations du «Guardian» par la voix de ses avocats: «Notre client nie l’intégralité des allégations et nous sommes très préoccupés par le fait que la révélation d’une affaire interne confidentielle et close vise à compromettre son travail de haut niveau en cours à un moment délicat.»
La semaine dernière, le procureur de la CPI est revenu sur les accusations de harcèlements sexuels à son encontre. Dans une déclaration publique, il a nié en bloc, affirmant qu’il était «soumis à un large éventail d’attaque et de menace». «J’ai travaillé dans divers contextes pendant 30 ans et personne n’a jamais porté plainte contre moi», a-t-il martelé. Pour lui, il n’y a «rien de vrai dans les allégations de ce genre».
Les révélations publiques arrivent à un moment sensible pour la CPI et le procureur. La cour examine actuellement les demandes de mandats d’arrêts internationaux émis par Karim Khan contre le Premier ministre israélien et son ministre de la Défense ainsi que les dirigeants du Hamas pour crime de guerre et crimes contre l’humanité.