Intervention en Turquie
«Le travail des sauveteurs suisses est extrêmement épuisant»

Après le terrible séisme en Turquie survenu le 6 février, les sauveteurs suisses continuent à travailler sans relâche. Sur place, la vie est dure. Mais l'espoir de retrouver encore des survivants persiste. Reportage.
Publié: 11.02.2023 à 14:38 heures
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Dernière mise à jour: 11.02.2023 à 14:41 heures
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Inlassablement, les sauveteurs suisses continuent leur travail en Turquie.
Photo: AFP
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Benjamin Fisch et Sven Ziegler

Depuis cinq jours, les secouristes de la Chaîne suisse de sauvetage vivent et œuvrent à Antakya, une région de la Turquie touchée par le séisme du 6 février. Ils réussissent encore à sortir des décombres des survivants, dont un nouveau-né, plus de 100 heures après le séisme dévastateur qui a fait plus de 24'000 morts, selon le dernier bilan.

Ces sauveteurs suisses parcourent le monde et interviennent en cas de catastrophe. Première mission lorsqu'ils arrivent sur place: monter le camp de base. Ce petit village de tentes fonctionne en grande partie en autarcie. A par l'eau et l'essence, tout le reste du matériel est amené par l'équipe. Dans le cas de la Turquie, ce n'est pas moins de 17 tonnes de matériel qui ont fait le voyage depuis la Suisse. De quoi tenir dix jours sans réapprovisionnement.

Benjamin Fisch, le journaliste de Blick dépêché sur place, a partagé les quartiers des sauveteurs suisses pendant plusieurs jours: «Le camp sert de lieu de retraite et de repos pendant l'intervention dans une zone sinistrée», raconte-t-il.

De la nourriture d'astronaute

Le camp est divisé en plusieurs zones. Dans la zone d'habitation, des tentes à deux places ont été montées. Les maîtres-chiens dorment avec leur compagnon à quatre pattes. C'est ici que les sauveteurs trouvent du répit après des interventions qui durent en général plus de 12 heures.» Les sauveteurs dorment peut-être cinq à sept heures par jour, explique Benjamin Fisch. Le travail est extrêmement épuisant. Des sorties ont également lieu la nuit par des températures négatives.»

Pour que les hommes et les femmes retrouvent leurs forces après les interventions, une tente est dédiée à la cantine. On y mange de la nourriture d'astronaute. Les portions sont scellées et peuvent être réchauffées avec un peu d'eau chaude. Il y a plusieurs menus, de petites collations, du thé et du café. «J'ai été agréablement surpris par la nourriture», révèle l'envoyé spécial de Blick.

Abandonner n'est pas une option

Des tentes séparées abritent les toilettes sèches et les douches. L'électricité est fournie par des générateurs. Les sauveteurs ont pu se procurer l'essence sur place.

Pour assurer le bon fonctionnement du village, une équipe de soutien a été mise en place. Celle-ci veille, par exemple, à ce qu'il y ait toujours de l'eau disponible et assure le transport de l'équipe. Comme les liaisons téléphoniques et Internet sont instables sur place, les sauveteurs ont des téléphones satellites pour les urgences.

Autre membre essentiel de la petite délégation: un médecin. Il soigne les petites blessures des sauveteurs, et aussi celles des chiens de sauvetage. Il y a également un technicien du bâtiment sur place. Avant chaque intervention, il évalue la stabilité des bâtiments afin que les secouristes ne se mettent pas en danger. Les bénévoles ont des parcours professionnels différents. Une grande partie d'entre eux sont des militaires en service long. Le plus jeune a 18 ans.

«Abandonner n'est une option pour personne sur place. Le travail est dur et intense, mais les sauveteurs se battent pour chaque vie humaine tant qu'il y a de l'espoir», témoigne Benjamin Fisch avec respect.

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