L'ex-président américain Donald Trump est en tournée dans les Etats-Unis. Officiellement, son voyage sert à soutenir ses protégés, en l'occurrence Mehmet Oz, animateur de télévision et homme politique, dans leur campagne électorale. Mais les discours qu'il profère ressemblent bien plus à une campagne électorale en sa propre faveur.
L'exemple récent de son allocution à Wilkes-Barre, dans l'Etat de Pennsylvanie est frappant. Samedi, il y a fait référence à sa présidence en déclarant devant ses partisans rassemblés: «Peut-être que je dois simplement le faire encore une fois.»
Biden serait «l'ennemi public»
Outre de telles allusions, Trump s'est fait le devoir dans son discours de critiquer ouvertement l'actuel président américain Joe Biden. L'ancien président a ainsi qualifié le nouveau «d'ennemi public». Biden aurait dénigré tous ceux qui ont voté pour Trump, a affirmé ce dernier.
Le milliardaire a aussi vivement critiqué le discours prononcé jeudi par le chef d'Etat. Ce dernier avait déclaré que Trump et ses partisans au sein du parti républicain représentaient «un extrémisme qui menace les fondements de notre république».
Un jour plus tard, Joe Biden s'est toutefois ravisé. Face à un journaliste de Fox News, le président américain avait alors déclaré: «Je ne considère aucun partisan de Trump comme une menace pour le pays.» Il considère toutefois comme une menace pour la démocratie «tous ceux qui appellent à la violence, ne condamnent pas un usage de la force qui a eu lieu et refusent de reconnaître une élection gagnée».
«Reconquérir» le pays
Donald Trump s'est aussi insurgé contre ce qu'il qualifie de «discours le plus malveillant, le plus haineux et le plus clivant» jamais prononcé par un président américain. Des mots durs de la part de celui qui a prononcé le 6 janvier un discours qui a conduit à la prise d'assaut du Capitole américain par ses partisans.
Neuf décès, dont des suicides parmi les policiers, ont été associés à l'attaque du Capitole. L'ancien président avait demandé à ses partisans de «se battre comme des diables» pour éviter sa défaite électorale face à Joe Biden.
Trump affirme désormais que «le danger pour la démocratie vient de la gauche radicale, et pas de la droite». Celui-ci a appelé ses partisans à s'opposer à la «tyrannie» lors des élections législatives de novembre et à «reconquérir» le pays.
«Ils essaient de me faire taire»
L'ex-président a également dénoncé à nouveau la perquisition du FBI dans sa propriété de Mar-a-Lago comme un abus de pouvoir. «Il ne pourrait y avoir d'exemple plus criant de la menace très réelle qui pèse sur la liberté américaine que ce qui s'est passé il y a quelques semaines, lorsque nous avons été témoins de l'un des abus de pouvoir les plus choquants commis par un gouvernement dans l'histoire américaine», s'est-il exclamé.
Avant de surenchérir: «Ils essaient de me faire taire et, plus important encore, ils essaient de vous faire taire (...) Nos adversaires ont fait un grave calcul: cet abus monstrueux de la loi va provoquer une riposte comme personne n'en a jamais vue auparavant.»