«Nous déplorons malheureusement sept décès. Six dans la région (Tizi Ouzou) et un à Sétif», dans le nord de l’Algérie, a déclaré à la télévision le ministre de l’Intérieur Kamel Beldjoud après une série d’une cinquantaine d’incendies, causés de manière criminelle et aggravés par la canicule. Il s’est rendu accompagné d’une délégation ministérielle à Tizi Ouzou, l’une des villes les plus peuplées de Kabylie.
Les équipes de la protection civile tentent d’éteindre 31 incendies dans 14 préfectures du nord du pays. Dix sont en cours à Tizi Ouzou. Quatre autres ont éclaté à Jijel, à l’est du pays.
Les villes de Bouira, Sétif, Khenchela, Guelma, Bejaïa, Bordj Bou Arreridj, Boumerdès, Tiaret, Medea, Tébessa, Blida et Skikda sont également touchées par des incendies, a indiqué sur Twitter la direction générale de la protection civile.
Des feux d’origine criminelle
«Cinquante départs de feu en même temps, c’est impossible. Ces incendies sont d’origine criminelle», a affirmé Kamel Beldjoud. La radio publique algérienne a annoncé mardi l’arrestation de trois «pyromanes» à Médéa (nord) où un incendie s’est aussi déclaré.
Des vents propagent les feux et compliquent la tâche des secouristes, a précisé Youcef Ould Mohamed, le conservateur local des forêts, cité par l’agence de presse algérienne APS. Des images impressionnantes des incendies circulent sur les réseaux sociaux.
Ces incendies surviennent alors que l’Algérie connait un été caniculaire marqué par une raréfaction de l’eau dans le pays. Les services météorologiques prévoient mardi des températures allant jusqu’à 46 degrés.
Jusqu’à 30 ans de prison ferme pour les auteurs
Lors d’un Conseil des ministres tenu le 25 juillet, le président Abdelamdjid Tebboune a ordonné l’élaboration d’un projet de loi punissant sévèrement les auteurs d’incendies criminels de forêts, avec des peines allant jusqu’à 30 ans de prison ferme, voire la perpétuité si l’incendie a causé la mort d’individus.
Début juillet, trois personnes soupçonnées d’être impliquées dans des incendies ayant ravagé 1500 hectares de forêts dans le massif des Aurès (nord-est de l’Algérie) avaient été arrêtées.
Plus de 40’000 hectares déjà détruits en 2020
Pays le plus étendu d’Afrique, l’Algérie ne compte que 4,1 millions d’hectares de forêts, avec un maigre taux de reboisement de 1,76%.
Chaque année, le pays est touché par des feux de forêt. En 2020, près de 44’000 hectares de taillis sont partis en fumée. Les autorités avaient annoncé avoir arrêté plusieurs auteurs d’incendies criminels.
Les incendies qui se multiplient à travers le globe sont associés à divers phénomènes anticipés par les scientifiques en raison du réchauffement de la planète. L’augmentation de la température, la multiplication des canicules et la baisse des précipitations par endroits est une combinaison idéale pour le développement des feux.