Comme le rapporte le quotidien «Bild» ce lundi 27 mai, certains pays de l'OTAN envisageraient de soutenir l'Ukraine dans sa lutte défensive contre la Russie. Un soutien qui pourrait s'opérer directement depuis l'Ukraine. Il serait ainsi question d'entraîner des soldats ukrainiens sur le sol ukrainien, de transférer en Ukraine des chaînes logistiques pour l'approvisionnement en armes et en munitions et de charger la défense aérienne de l'OTAN de protéger l'espace aérien de l'Ukraine occidentale.
«La Lituanie est prête à faire partie d'une coalition de pays qui pourrait être dirigée par la France ou par un autre pays, qui pourrait mener des entraînements sur le territoire urkainien», avait déclaré vendredi le ministre lituanien des Affaires étrangères Gabrielius Landsbergis. De son point de vue, il ne s'agirait pas d'une escalade. «Ce ne serait pas une mission de combat. Mais cela garantirait que l'entraînement puisse être mené plus efficacement, plus près de là où les troupes sont nécessaires, et avec une logistique plus légère.»
Les Etats-Unis n'enverront pas de soldats en Ukraine
Deux sources anonymes auraient en outre confirmé à «Bild» qu'une coalition de «défense antiaérienne élargie» pour l'ouest de l'Ukraine était actuellement à l'étude. Mais les préparatifs seraient loin d'être au stade terminal. Les Etats-Unis n'auraient par ailleurs pas encore donné leur feu vert, poursuit le rapport.
Seule certitude: Joe Biden a répété samedi qu'il n'entendait pas envoyer de soldats américains en Ukraine. «Il n'y a pas de soldats américains en guerre en Ukraine. Je suis déterminé à ce qu'il en soit ainsi, mais nous nous tenons fermement aux côtés de l'Ukraine, et nous nous tiendrons à ses côtés», a affirmé le président américain en s'adressant à la promotion de diplômés de la prestigieuse académie militaire de West Point, au nord de New York.
Le chancelier allemand Olaf Scholz s'est quant à lui montré critique envier l'idée d'une défense aérienne commune.
De déclarations choc de Jens Stoltenberg
Les révélations de «Bild» surviennent deux jours après les déclarations choc du Secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, qui a déclaré samedi, dans une interview télévisée à l'hebdomadaire «The Economist», que «le moment est venu pour les alliés d'évaluer la possibilité d'éliminer certaines restrictions sur l'utilisation des armes qu'ils ont fournies à l'Ukraine».
Selon lui, «nier à l'Ukraine la possibilité d'utiliser ces armes contre des cibles militaires légitimes situées en territoire russe, rend pour eux beaucoup plus difficile la possibilité de se défendre.»
Ces déclarations ont suscité un tollé à Rome qui aide militairement l'Ukraine mais craint un élargissement du conflit. «Je ne sais pas pourquoi Jens Stoltenberg a dit une chose pareille, je pense qu'il faut être très prudent. Je suis d'accord que l'Otan doit rester ferme, ne pas donner le signal qu'elle cède», a déclaré la cheffe du gouvernement italien Giorgia Melloni lors d'une émission télévisée.
Dès jeudi, avant même l'interview de Jens Stoltenberg, le Kremlin avait dénoncé les appels d'élus américains à autoriser l'Ukraine à utiliser les armes fournies par Washington pour frapper le territoire russe, y voyant une «escalade».