Enquête internationale
«Encore beaucoup de preuves» de crimes «préservées» en Syrie

La Commission d'enquête sur la Syrie rapporte que de nombreuses preuves de crimes restent préservées dans le pays. Les enquêteurs sont prêts à aider les Syriens à établir les responsabilités.
Publié: 31.01.2025 à 14:53 heures
La Commission d'enquête internationale indépendante sur la Syrie indique qu'il reste beaucoup de preuves préservées de crimes dans le pays, malgré la guerre.
Photo: AFP
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ATS Agence télégraphique suisse

Il reste «encore beaucoup de preuves préservées» de crimes en Syrie, malgré les images de sites compromis ou de documents pris, selon les enquêteurs onusiens. Vendredi à Genève, ils ont dit aussi être «impatients» de voir le dialogue national promis par le régime.

«Nous espérons que cela pourra être utilisé à l'avenir», a affirmé vendredi aux correspondants accrédités à l'ONU (ACANU) à Genève l'un des membres de la Commission d'enquête internationale indépendante sur la Syrie, Hanny Megally. «La prison de Sednaya a été plutôt vidée de ses documents», a ajouté celui qui s'est rendu récemment en Syrie.

Il a vu des salles où ont été brûlés certains dossiers. Mais d'autres n'avaient pas été affectées. Et «on nous a dit que les fichiers des ministères de l'Intérieur et de la justice sont intacts», indique Hanny Megally, qui n'a pu toutefois le vérifier parmi lui-même. Il considère aussi que des copies ont probablement été faites pour de nombreux documents détruits. Il ne veut pas spéculer sur le nombre de fosses communes ou de centres de détention dans le pays, tant la situation est volatile. La Commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, a aussi observé les indications d'arrestations ou de libérations depuis la prise de Damas. Mais il est «prématuré», selon elle, de pouvoir identifier combien ont eu lieu.

Acteurs genevois

Hanny Megally répète que la Commission est prête à aider les Syriens pour que les responsabilités soient établies. Et «nous sommes impatients» de voir la conférence pour un dialogue national avoir lieu, a-t-il encore expliqué. «Le principe d'avoir un dialogue où tous se réunissent» est «bon», mais il «faudra du temps», selon lui.

De même, il estime positif le démantèlement de dizaines de groupes qui ont pris Damas avec les islamistes radicaux d'Hayat Tahrir al-Sham (HTS) et le regroupement au sein d'une nouvelle armée syrienne. «Ce n'est pas aussi simple que cela semble», explique-t-il. «Les défis sont énormes mais nous restons optimistes», ajoute-t-il.

Plusieurs acteurs genevois dialoguent avec ces groupes. L'Appel de Genève a oeuvré depuis des années auprès de la quasi-totalité d'entre eux pour qu'ils honorent le droit international humanitaire (DIH). Le Centre pour le dialogue humanitaire (HD Centre) a lui été en contact avec HTS.

La Commission a dénoncé ces dernières années de nombreux actes équivalant à des crimes contre l'humanité et crimes de guerre, notamment du régime de Bachar al-Assad ou de HTS. Elle souhaite désormais établir des liens réguliers avec les autorités provisoires pour les confronter aux nouvelles violations qui pourraient être observées en Syrie.

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