Elle aurait pu être vice-présidente
Une proche de Trump abat son chien et crée une immense polémique aux Etats-Unis

Kristi Noem avait de bonnes chances de devenir la vice-présidente de Donald Trump. Mais un passage de sa nouvelle biographie pourrait désormais lui mettre des bâtons dans les roues.
Publié: 13.05.2024 à 17:03 heures
1/5
La Républicaine Kristi Noem est gouverneure du Dakota du Sud.
Photo: AFP
RMS_Portrait_AUTOR_226.JPG
Cécile Rey

Alors que Donald Trump accapare les projecteurs – encore plus ces derniers temps, Kristi Noem est, elle, une parfaite inconnue aux yeux des Américains. Pourtant, la gouverneure du Dakota du Sud avait de bonnes chances de devenir la vice-présidente de Trump lors des prochaines élections. En février dernier, l'ex-président américain confirmait même qu'elle figurait sur la liste des candidats potentiels : «Je l'aime beaucoup. Elle est géniale. Kristi a fait un travail formidable», avait-il lancé.

Tout allait donc pour le mieux jusque-là, s'il n'y avait pas ce passage dans sa nouvelle autobiographie. Dans «No Going Back», la femme de 52 ans raconte en effet comment, il y a 20 ans, elle a abattu sa chienne Cricket, alors âgée de 14 mois, parce qu'elle lui avait désobéi et était «impossible à dresser».

Elle tente de s'emparer de la polémique

«La plupart des Américains aiment leurs chiens et considèrent probablement Kristi Noem comme irresponsable compte tenu de son comportement», a ainsi commenté Colleen O'Brien, directrice principale de l'organisation de protection des animaux Peta USA. Elle poursuit: «Elle a lâché un jeune chien fougueux sur des poulets et l'a ensuite puni en lui faisant sauter la cervelle.»

Pour Reynold Nesiba, un homme politique du Dakota du Sud, l'histoire aurait ensuite été sciemment révélée et assumée par la gouverneure du Dakota du Sud, d'autant qu'il y avait des témoins et qu'une rumeur circulait depuis longtemps.

En rendant l'affaire publique avant qu'elle ne soit utilisée contre elle, Kristi Noem voulait ainsi montrer son déterminisme et sa capacité à affronter les problèmes: «C'était mon chien et ma responsabilité. Je ne demanderais à personne de régler mes problèmes à ma place. Le monde est plein de gens qui parlent. Nous, nous avons besoin de gens qui font.»

Une enfance rurale, à la dure

Kristi Noem a grandi dans une ferme du Dakota du Sud, que sa famille possède et exploite depuis des générations. Ces racines rurales ont fortement influencé sa vie personnelle et politique. Dans son autobiographie, elle décrit par exemple comment, dans sa famille, on ne faisait pas de distinction entre les tâches réservées aux hommes et celles attribuées aux femmes. Tout le monde mettait la main à la pâte. Un fonctionnement qu'elle a gardé en politique.

En 2018, elle a été la première femme élue gouverneur du Dakota du Sud, puis a été réélue en 2022. Elle se distingue par sa nature conservatrice, qui présente de nombreuses similitudes avec celles de Trump, que ce soit à travers sa politique de laisser-faire pendant la pandémie ou à travers ses apparitions sur Fox News. Elle défend par ailleurs une législation libérale sur les armes et est opposée à l'avortement.

Des passages douteux

Mais ce n'est pas le seul point qui fait couler beaucoup d'encre. Elle affirme en effet avoir rencontré le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, ou avoir annulé une rencontre avec le président français Emmanuel Macron. Ce qui, dans les deux cas… est faux et aurait égratigné sa crédibilité.

Lorsque Donald Trump a été interrogé par Spectrum News au sujet de Kristi Noem il y a quelques jours, il a déclaré: «Je ne veux pas faire de commentaires sur les candidats de la liste. Mais elle a eu quelques jours difficiles, c'est vrai.»

Pour beaucoup, Kristi Noem a désormais perdu ses chances de devenir vice-candidate. La gouverneure du Dakota du Sud a elle-même déclaré dans son autobiographie: «Je pourrais revenir à l'agriculture à tout moment. Et cela sonne plutôt bien.»

Découvrez nos contenus sponsorisés
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la