«Des discussions sont prévues la semaine prochaine avec les Ukrainiens pour voir quels types d'armes sont nécessaires et qui, parmi les alliés, est en mesure de les fournir», a précisé le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg, après la signature d'une déclaration conjointe avec les présidents des institutions de l'Union européenne.
Ces discussions se dérouleront dans le cadre du groupe de Ramstein (ndlr: le groupe de contact sur la défense de l'Ukraine) créé par les États-Unis, a-t-il précisé. La réunion, à laquelle assistera le ministre ukrainien de la Défense, sera organisée en Allemagne, a-t-on précisé à l'OTAN.
«Vladimir Poutine n'a pas changé son objectif»
«La Russie a subi de lourdes pertes, mais il ne faut pas la sous-estimer. Elle mobilise plus de troupes et d'équipements. Elle est prête à souffrir pour continuer la guerre. Vladimir Poutine n'a pas changé son objectif et il faut se préparer à soutenir l'Ukraine sur le long terme», a insisté Jens Stoltenberg.
«L'Ukraine doit recevoir tout le matériel militaire dont elle a besoin et qu'elle peut utiliser pour défendre son territoire», a soutenu la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
Les Européens ont été les premiers à fournir des équipements militaires à l'Ukraine peu après le début du conflit, a rappelé le président du Conseil européen, Charles Michel. «Le soutien militaire doit se poursuivre pour assurer que l'Ukraine puisse se défendre», a affirmé le représentant des États membres.
«Les alliés ont puisé profond dans leurs stocks»
Le gouvernement ukrainien demande aux alliés la fourniture de chars d'assaut, notamment les Leopard 2 allemands. La France, l'Allemagne et les États-Unis ont annoncé l'envoi de blindés (AMX-10 français, Marder allemands et Bradley américains), mais chacun a un armement différent et utilise des munitions différentes.
«Il ne s'agit pas seulement d'ajouter plus de systèmes de défense antiaérienne, plus d'armes, mais aussi de s'assurer que les systèmes et les armes déjà fournis fonctionnent comme ils le devraient. Ce qui signifie que nous devons également nous assurer que nous fournissons les munitions nécessaires, les pièces de rechange et la maintenance des systèmes qui sont déjà fournis», a averti Jens Stoltenberg.
«Les alliés ont puisé profond dans leurs stocks et il faut les reconstituer pour être en mesure de protéger nos territoires et continuer à assurer un soutien à l'Ukraine», a-t-il plaidé.
Dans leur déclaration conjointe, l'UE et l'OTAN se sont engagées à porter leur partenariat «à un niveau supérieur» et à mobiliser «l'ensemble des instruments combinés à notre disposition, qu'ils soient politiques, économiques ou militaires, pour poursuivre nos objectifs communs».
«L'autonomie stratégique de l'UE est plus nécessaire que jamais»
Sur les 27 pays membres de l'UE, 21 sont aussi membres de l'OTAN et deux autres, la Finlande et la Suède ont présenté en mai une candidature commune en vue d'intégrer l'Alliance, abandonnant des décennies de non-alignement militaire. «L'OTAN et l'UE jouent des rôles complémentaires, cohérents et qui se renforcent mutuellement pour soutenir la paix et la sécurité internationales», précise la déclaration.
Pour la première fois, l'Alliance atlantique reconnait «la valeur d'une défense européenne plus forte et plus performante, qui contribue de manière positive à la sécurité mondiale et transatlantique et qui est complémentaire et interopérable avec l'OTAN».
«L'autonomie stratégique de l'UE est plus nécessaire que jamais», a insisté Charles Michel en soulignant la volonté de l'Union européenne d'être «plus indépendante» sur le plan énergétique et «complémentaire de l'OTAN pour la défense et la sécurité».
(ATS)