Ils ont longtemps hésité
Pourquoi les Allemands vont finalement livrer des chars à l'Ukraine

Après la France et les États-Unis, l'Allemagne veut, elle aussi, livrer des chars à l'Ukraine – après avoir longtemps hésité. Voici pourquoi.
Publié: 07.01.2023 à 09:30 heures
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L'Ukraine va recevoir 40 chars Marder de l'Allemagne.
Photo: imago images / Sven Eckelkamp
Chiara Schlenz

Après des mois d'hésitation, l'Allemagne a décidé de livrer des véhicules de combat à l'Ukraine. Environ 40 chars blindés d'infanterie Marder ainsi que des systèmes de défense antiaérienne Patriote devraient se rajouter à l'aide annoncée par la France et les États-Unis, selon le magazine «Spiegel».

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Déjà maintenant, l'Allemagne fait partie – après les États-Unis – des plus grands soutiens militaires et humanitaires de l'Ukraine. Son hésitation sur le sujet des Marder a ainsi d'autant plus étonné. Le gouvernement fédéral dirigé par Olaf Scholz a soupesé sa décision, bien que la Bundeswehr, l'armée allemande, en possède plus de 100. Parmi les enjeux pesants sur la balance: une logistique compliquée, une formation des soldats ukrainiens laborieuse et une réaction russe qui pourrait être très violente.

En outre, selon la revue militaire «Soldat und Technik» entre autres, l'Allemagne a également justifié l'absence de livraison par des nécessités propres vis-à-vis du matériel. En effet, une livraison de Marder aurait signifié que l'armée fédérale aurait dû annuler une grande partie de ses engagements spécifiques, notamment lié à la section de son armée de terre, pris auprès de l'OTAN pour les années à venir. En clair, si l'Allemagne n'est pas en mesure d'offrir 14 véhicules blindés de combat d'infanterie à l'OTAN, comment pourrait-elle en offrir 100 à l'Ukraine?

Un revirement de décision

Longtemps, c'est ce récit qui a prévalu, malgré les stocks conséquents de Marder connus de tous. Le revirement de situation est ainsi d'autant plus surprenant. Selon Berlin, aucun des trois partenaires n'a été poussé à prendre une décision. Néanmoins, l'argument selon lequel l'Allemagne ne devrait pas être le seul pays à envoyer des chars en Ukraine n'était plus entièrement valable avec l'annonce de la France et des États-Unis. Ce nouveau paramètre qui exerçait dans tous les cas une pression externe, en plus d'une pression nationale déjà bien présente, a vraisemblablement poussé à cette nouvelle décision.

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