Un missile S-300 ukrainien a été intercepté jeudi matin en Biélorussie, dans un contexte qui était encore peu clair dans l'après-midi. L'incident rappelle celui du projectile qui était tombé en Pologne. Le système de défense aérienne a cette fois détruit le missile, comme le rapporte Belta, l'agence de presse publique de la Biélorussie. Le dirigeant Alexandre Loukachenko aurait déjà été informé.
Cet incident intervient tandis que de nouvelles frappes russes ont touché plusieurs villes partout en Ukraine jeudi. Le chef de l'armée ukrainienne, Valeri Zaloujny dresse le bilan: au total, 69 missiles auraient été lancés, dont 54 ont pu être repoussés par la défense aérienne. Mais ceux qui ont touché leurs cibles ont provoqué de nouveaux dégâts sur le réseau électrique du pays, déjà fortement endommagé par près de trois mois de bombardements intenses de ce même type.
Coupures de courant
Les coupures de courant se sont donc multipliées jeudi dans le pays, alors que des millions de civils ukrainiens vivent déjà depuis des semaines avec une électricité fortement rationnée, des problèmes d'eau et de chauffage en plein hiver. «La situation était particulièrement difficile à 11h dans l'ouest du pays, à Odessa et dans la région de Kiev», a indiqué sur Facebook, le ministre de l'Energie, Guerman Galouchtchenko. Son homologue des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a de son côté dénoncé des frappes d'un «barbarisme insensé» lancées contre «des villes ukrainiennes pacifiques juste avant le Nouvel An», principale fête de famille en cette saison.
Lviv, la grande ville de l'ouest de l'Ukraine, était à 90% privée d'électricité. Dans la région éponyme, 282 localités étaient également sans courant. À Kiev, à la mi-journée, 40% des habitants étaient sans électricité du fait des frappes sur des infrastructures à l'extérieur de la ville.
Sur la guerre en Ukraine
Attaque sur un aérodrome militaire russe
Cette pluie de projectiles intervient quelques jours après l'attaque présumée de drones ukrainiens sur un aérodrome militaire russe, le 26 décembre dernier. Trois soldats avaient alors été tués. Selon des estimations britanniques dévoilées jeudi, cette incursion en territoire russe démontre la vulnérabilité de la défense aérienne de l'armée de Vladimir Poutine. Il devient de plus en plus évident que la Russie a des difficultés à repousser les attaques en profondeur à l'intérieur du pays, selon les autorités britanniques.
Une faiblesse probablement due au fait que les systèmes de défense antiaérienne modernes comme le SA-22 Panzir sont actuellement rares. «Outre la défense de sites stratégiques tels qu'Engels (ndlr: une grande base russe de bombardiers près de la ville de Saratov), ces systèmes sont actuellement nécessaires en grand nombre pour protéger les quartiers généraux proches de la ligne de front en Ukraine.»
Chamans péruviens optimistes
Alors que ces dernières salves enlisent un peu plus la situation et que les experts militaires et diplomatiques du monde entier n'osent pas faire de pronostic, un groupe de chamans et de guérisseurs péruviens a communiqué son avis sur la question. «Tout cela va se calmer. La paix et le calme vont s'installer. C'est ce que nous avons vu», a déclaré le chaman Cleofe Sedano, prédisant qu'un traité de paix serait signé d'ici le mois d'août, selon Reuters. En Ukraine, nombreux seront ceux qui se diront: «Puissent-ils avoir raison.»
(Avec ATS)