«Le monde a pu voir encore une fois aujourd'hui combien sont mensongers tous les mots prononcés jusqu'au plus haut niveau à Moscou», a dit le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un message vidéo publié dans la soirée.
«Ils ont parlé d'un prétendu cessez-le-feu... mais la réalité est que les obus russes ont continué de frapper Bakhmout et les autres positions ukrainiennes», a-t-il ajouté, martelant que la seule solution était «l'expulsion des occupants russes des terres ukrainiennes».
Accusations réciproques
Le cessez-le-feu, décrété par Moscou à partir de vendredi midi, a pris fin à minuit samedi (22h00 suisses). L'Ukraine a accusé l'armée russe de ne pas l'avoir respecté et la Russie a accusé en retour les Ukrainiens d'en avoir empêché l'application en la forçant à riposter.
Kiev avait d'emblée rejeté l'annonce du Kremlin, encore qualifiée de «fake» samedi par le conseiller de la présidence ukrainienne Mykhaïlo Podoliak, affirmant qu'il s'agissait d'une ruse pour gagner du temps. Washington, Paris, Londres, Berlin et l'UE ont, eux aussi, dénoncé l'hypocrisie» de Moscou.
Bombardements soutenus
Des journalistes présents à Tchassiv Iar ont de fait constaté des bombardements soutenus tout au long de la matinée. A Bakhmout, l'épicentre des combats situé plus au nord, l'AFP avait déjà entendu vendredi des tirs d'artillerie des deux côtés du front, dans les heures qui ont suivi l'instauration du cessez-le-feu unilatéral par la Russie.
Ces tirs étaient toutefois d'intensité moindre par rapport aux journées précédentes. Selon le Parquet ukrainien, deux personnes ont été tuées et 13 blessées au cours de la journée de vendredi à Bakhmout. Selon les autorités ukrainiennes, les troupes russes ont aussi bombardé la région de Kherson (sud) vendredi, tuant un secouriste et blessant sept autres personnes.
Même s'il avait été respecté, le cessez-le-feu décrété par Vladimir Poutine n'aurait offert que 36 heures de répit dans un conflit de grande intensité, qui dure depuis près de 11 mois et dont le règlement ne semble pas avoir avancé. Sur le plan diplomatique, le gouvernement britannique a annoncé que se tiendrait en mars une réunion des ministres de la Justice pour soutenir les travaux de la Cour pénale internationale (CPI) sur les crimes de guerre et crimes contre l'humanité dont sont majoritairement accusées les forces russes en Ukraine.
(ATS)