263 fois... C'est le nombre de fois que les troupes ukrainiennes ont attaqué des positions russes depuis que la contre-offensive de Kiev a été lancée, début juin. C'est du moins ce qu'affirme le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, dans un discours prononcé mardi devant son Ministère.
Le fait que des fonctionnaires russes aussi haut placés parlent aussi ouvertement de la contre-offensive et reconnaissent également des pertes est une nouveauté. Selon le think tank américain Institute for the Study of War (ISW), il s'agirait même d'un aveu d'échec du Ministère russe de la Défense face à la contre-offensive de l'Ukraine dans les régions de Kharkiv et de Kherson. Pourtant...
L'armée russe contre-attaque, et violemment
Au début de sa contre-offensive, l'armée ukrainienne a réussi quelques percées, repoussant les troupes russes à Kherson et Kharkiv en quelques semaines. Mais elle n'y est parvenue qu'en raison de l'impréparation des Russes. Aujourd'hui, la situation est différente: l'armée du Kremlin riposte. Et avec une énorme violence, selon l'ISW.
Les rapports sur une violente contre-attaque russe à la contre-offensive ukrainienne s'accumulent ces derniers jours. Mardi, les forces russes ont mené des attaques de drones et de missiles sur la région de Zaporijia. La veille, une pluie de missiles Kalibr et les drones Shahed s'est abattue sur le sud de l'Ukraine, d'après l'état-major du pays.
Et, selon le Ministère britannique de la Défense sur Twitter, «la Russie renforce de manière significative ses lignes de défense dans le sud de l'Ukraine». Les troupes russes s'enterrent notamment autour des accès à la péninsule annexée de Crimée et se préparent visiblement à de violents combats. Il a en outre été dit que les forces armées russes menaient des «opérations de défense relativement efficaces» dans le sud de l'Ukraine.
«L'ennemi ne veut pas abandonner les positions qu'il occupe»
Ces installations défensives élaborées ne témoignent toutefois pas seulement d'une bonne préparation russe, mais aussi d'une forme de peur, selon certains. Ainsi, pour les services de renseignement britanniques, les fortifications reflètent surtout une crainte des dirigeants russes, qui envisagent une attaque directe de la Crimée par les forces ukrainiennes.
La vice-ministre ukrainienne de la Défense, Hanna Maliar, a fourni mardi sur Telegram une évaluation plus détaillée du champ de bataille: «Tout se passe là-bas selon le plan établi par l'armée. Il y a des avancées dans toutes les directions vers lesquelles nos militaires se dirigent. Mais l'ennemi ne veut pas abandonner les positions qu'il occupe et c'est pour cette raison que les combats violents se poursuivent.»
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s'est également exprimé mardi soir sur la contre-offensive. «Maintenant, nos combattants détruisent très activement l'ennemi au sud et à l'est et nettoient l'Ukraine», a-t-il déclaré dans un message vidéo. Et d'annoncer la couleur: «Cela ne va pas s'arrêter».