Demandé avec insistance
Londres va envoyer des chars d'assaut Challenger 2 en Ukraine

Londres a annoncé samedi la fourniture de chars lourds à Kiev, un type d'armement demandé avec insistance par l'Ukraine. Sur le terrain, l'Ukraine assure toujours contrôler la ville de Soledar (est) dont Moscou revendique la prise après des combats acharnés.
Publié: 14.01.2023 à 16:09 heures
Un lance-roquettes de l'armée ukrainienne tire des roquettes sur les positions russes sur la ligne de front près de Soledar, dans la région de Donetsk en Ukraine mercredi dernier.
Photo: LIBKOS

Kiev et d'autres régions du sud, du nord et de l'est du pays ont par ailleurs été la cible samedi matin de nouveaux tirs de missiles russes visant des infrastructures essentielles, notamment électriques, selon des responsables ukrainiens.

«Aujourd'hui, l'ennemi a à nouveau tiré contre des installations énergétiques», a déclaré l'opérateur Ukrenergo, en ajoutant être à l'oeuvre pour «éliminer les conséquences» de ces frappes.

Plusieurs explosions ont retenti dans la matinée à Kiev, ont constaté des journalistes de l'AFP, des responsables ukrainiens affirmant que des frappes avaient pris pour cible des infrastructures clés de la capitale.

Appels pressants de l'Ukraine

«Une attaque au missile sur des infrastructures essentielles» est en cours à Kiev, a indiqué en débat de matinée un conseiller de la présidence ukrainienne Kyrylo Timochenko sur Telegram tandis que le maire de la ville Vitali Klitschko a rapporté des explosions dans le quartier de Dniprovskiy, sans faire état de blessés mais appelant les habitants à «rester dans les abris». Répondant aux appels pressants de l'Ukraine, Londres a annoncé l'envoi de chars lourds Challenger 2.

Leur nombre n'est pas précisé, mais le Royaume-Uni devient ainsi le premier pays à s'engager à fournir ce type de chars de combat pour aider l'Ukraine face aux forces russes. Kiev avait déjà reçu de ses alliés des chars lourds de conception soviétique, mais encore aucun de fabrication occidentale.

L'annonce britannique - «un bon signal» selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky - intervient après que la Pologne s'est dite prête mercredi à livrer 14 chars lourds Leopard 2, ce qui demande l'aval de Berlin, dans le cadre d'une coalition internationale.

Washington, Berlin et Londres ont de leur côté annoncé la semaine passée l'envoi de chars d'infanterie ou de reconnaissance, plus légers.

Qui contrôle Soledar?

Sur le front, la petite ville de Soledar, dans l'est de l'Ukraine, au centre d'une bataille acharnée et dont Moscou revendique la prise, est toujours «sous contrôle» ukrainien, a assuré samedi le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kyrylenko.

«Soledar est sous le contrôle des autorités ukrainiennes, nos forces en ont le contrôle», a-t-il déclaré, en ajoutant que «les combats continuent dans la ville et à l'extérieur».

Cette localité et la ville proche de Bakhmout restent actuellement les points «les plus chauds» du conflit, a-t-il affirmé à la télévision. Près de Soledar, des journalistes de l'AFP ont vu des équipes de secours soigner les blessés ukrainiens évacués de la ligne de front.

«La situation est difficile, mais les Ukrainiens tiennent leurs positions», a assuré Vadim, un secouriste, qui aidait à évacuer un soldat blessé à la jambe. Auparavant, le ministère russe de la Défense avait affirmé vendredi que la «libération» de cette ville avait eu lieu «le 12 janvier dans la soirée».

L'armée russe a salué les «actions courageuses» des combattants du groupe de mercenaires Wagner, dont les hommes ont mené «l'assaut direct contre les quartiers résidentiels de Soledar». Les combats dans et autour de Soledar font rage depuis plusieurs mois, mais leur intensité a fortement augmenté ces derniers jours.

Un atout pour la Russie

Sa prise par les forces de Moscou constituerait une victoire notable pour la Russie, après la série d'échecs sur le terrain de ses troupes ces derniers mois.

Sur le plan diplomatique, la Turquie souhaite promouvoir des «cessez-le-feu localisés» en Ukraine faute d'espérer un accord de paix plus global à ce stade, a indiqué samedi Ibrahim Kalin, proche conseiller du président Recep Tayyip Erdogan.

Ni la Russie ni l'Ukraine «n'est en situation de l'emporter militairement», a-t-il par ailleurs estimé, se disant convaincu «qu'à la fin, ils devront négocier pour parvenir à une issue acceptable» pour les deux parties.

Mais la veille le Conseil de sécurité de l'ONU, réuni une nouvelle fois pour discuter de la situation en Ukraine, a fait le constat qu'il n'y avait, selon la secrétaire générale adjointe de l'ONU pour les affaires politiques, Rosemary DiCarlo, «aucun signe d'une fin des combats»

(ATS)

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