Conseil de sécurité de l'ONU
Et voilà que Poutine accuse l'Occident de développer des armes biologiques

La Russie accuse l'Occident d'être derrière des laboratoires d'armes chimiques en Ukraine. Un prétexte pour continuer sa guerre? Les États-Unis l'accusent de désinformation. Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU doit avoir lieu vendredi après-midi.
Publié: 11.03.2022 à 10:04 heures
Vladimir Poutine tente-t-il de faire diversion sur la scène internationale?
Photo: DUKAS

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir vendredi en urgence à 17h00 (heure suisse) sur la fabrication supposée d'armes biologiques en Ukraine. La demande émane de la Russie, dont la crédibilité en matière d'armes chimiques a été mise en cause par Washington et Londres lors d'une session sur la Syrie.

Washington et Moscou s'entre-accusent

Moscou accuse Washington et Kiev de gérer des laboratoires destinés à produire des armes biologiques en Ukraine, ce qui a été démenti par les deux capitales. La Russie avait déjà accusé en 2018 les Etats-Unis de mener secrètement des expérimentations biologiques dans un laboratoire de Géorgie, une autre ex-république soviétique qui, comme l'Ukraine, ambitionne de rejoindre l'OTAN et l'Union européenne.

Lors d'une réunion mensuelle du Conseil de sécurité sur l'utilisation d'armes chimiques en Syrie — un dossier toujours non clos et qui continue de souffrir d'un manque d'information de Damas dénoncé par l'ONU —, Washington et Londres ont évoqué l'Ukraine. Depuis mercredi, Etats-Unis et Royaume-Uni affirment que la Russie pourrait avoir recours à des armes chimiques en Ukraine.

Volodymyr Zelensky nie fermement

«La Russie a diffusé à plusieurs reprises de la désinformation concernant l'utilisation répétée d'armes chimiques par la Syrie», a affirmé l'ambassadeur américain adjoint Richard Mills. «Le récent flot de mensonges de la Russie pour tenter de justifier la guerre préméditée et injustifiée contre l'Ukraine devrait montrer clairement, une fois pour toutes, que l'on ne peut pas faire confiance à la Russie lorsqu'elle parle d'utilisation d'armes chimiques en Syrie», a-t-il dit.

Interrogé, le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, a affirmé jeudi «ne pas avoir d'information sur leur utilisation prochaine» en Ukraine. «Y recourir serait illégal et une grave violation du droit international», a-t-il souligné.

Dans une adresse à la nation vendredi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a nié tout développement d'arme chimique par son pays. «Je suis le président d'un pays décent, d'un peuple décent et je suis le père de deux enfants. Personne ne développe une quelconque arme chimique ou de destruction massive sur mon territoire», a-t-il affirmé.

(ATS)

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