L'attaque russe de jeudi sur Kiev, qui a commencé vers 03h00 locales (00h00 GMT), a tué deux enfants et blessé dix personnes, a déclaré l'administration militaire de Kiev. Le maire de Kiev Vitali Klitschko a expliqué sur Telegram que «selon les premiers rapports des secouristes, trois morts, dont deux enfants, et quatre blessés ont été trouvés» dans le district de Desnyansky.
Plusieurs missiles russes avaient été tirés en direction de la capitale ukrainienne cette semaine et lundi, une attaque diurne inhabituelle sur la ville avait conduit les habitants à se mettre à l'abri.
«Toutes les cibles aériennes détectées ont été détruites par les forces et les moyens de notre défense aérienne», a déclaré jeudi l'administration militaire de Kiev. «Malheureusement, la chute de débris provoque des pertes humaines et des destructions», a-t-elle précisé.
Selon la même source, citant des rapports préliminaires, les armes utilisées lors de l'attaque de jeudi sont des missiles de croisière et des missiles balistiques.
«La nuit est encore tendue»
La Russie avait déclaré mercredi qu'elle évacuait des centaines d'enfants de villages en raison de l'intensification des bombardements dans la région frontalière de Belgorod, où la situation a été jugée «alarmante» par le Kremlin.
Mercredi soir, au moins deux personnes ont été blessées dans la ville russe de Shebekino à la suite d'un bombardement par l'armée ukrainienne, a fait savoir le gouverneur de la région, Viatcheslav Gladkov.
«La nuit est encore tendue pour Shebekino. Les soldats ukrainiens ont bombardé la ville pendant une heure», a-t-il écrit sur Telegram, ajoutant qu'un des deux hommes blessés se trouve dans un état grave.
Plus d'un an après le début de son opération militaire en Ukraine, la Russie a vu se multiplier les attaques sur son sol, avec une incursion sans précédent la semaine passée dans la région méridionale de Belgorod et une attaque de drone sur Moscou mardi. «La question de la sécurité des enfants dans ces deux districts est très importante», avait déclaré Viatcheslav Gladkov. «Nous tous, adultes, sommes très inquiets», avait-il ajouté.
Tensions aggravées
Cet aveu d'inquiétude de la Russie survient au moment où Moscou semble incapable d'enrayer les attaques sur son sol, et que l'Ukraine est en train d'achever les préparatifs de sa contre-offensive contre les forces russes.
Les tensions entre la Russie et l'Occident se sont encore aggravées mercredi, lorsque l'Allemagne a annoncé qu'elle réduirait considérablement la présence diplomatique de Moscou sur son sol, en réponse à une mesure similaire prise par le Kremlin. Moscou a qualifié la décision de l'Allemagne d'«irréfléchie» et a promis de réagir.
Les autorités russes ont récemment décidé de diminuer, à compter du mois de juin, le nombre des personnes que l'Allemagne peut envoyer ou employer en Russie dans son ambassade ou dans des institutions actives, contraignant au départ des centaines de ressortissants allemands.
Incursion de grande ampleur
Mardi, les autorités russes ont annoncé de leur côté avoir neutralisé huit drones qui avaient réussi à atteindre la capitale Moscou et sa région, situées à 500 km de l'Ukraine. Deux personnes ont été légèrement blessées par la chute de débris sur des immeubles d'habitation.
La semaine dernière, la région de Belgorod a été le théâtre d'une incursion de grande ampleur, avec des dizaines d'hommes armés venus d'Ukraine semant la panique pendant deux jours avant d'être repoussés par l'aviation et l'artillerie russes. Depuis, des zones frontalières de la région de Belgorod sont quotidiennement bombardées.
Mercredi, un drone est par ailleurs tombé dans le périmètre d'une raffinerie de pétrole à Ilski, dans la région de Krasnodar (sud), sans faire de victimes ni de dégâts, ont annoncé les autorités locales. Cette même raffinerie avait déjà été visée début mai par deux attaques de drones qui avaient provoqué des incendies.
Dernier navire détruit
En Ukraine, cinq personnes ont été tuées et 19 blessées dans un bombardement des forces de Kiev dans une zone occupée par les troupes russes dans la région de Lougansk (est), ont annoncé les autorités installées par Moscou.
Par ailleurs, le ministère russe de la Défense a affirmé mercredi que Moscou avait détruit cette semaine le «dernier» navire de guerre ukrainien encore opérationnel.
Interrogé par l'AFP, le porte-parole des forces navales ukrainiennes, Oleg Tchalyk, n'a pas formellement démenti, mais appelé à ne «pas accorder d'attention» aux sources russes.
(ATS)