Les tragédies se suivent et se ressemblent aux Etats-Unis. Au moins 18 personnes ont perdu la vie et plusieurs dizaines d’autres ont été blessées lors d’une fusillade de masse mercredi soir à Lewiston, la deuxième plus grande ville de l’Etat du Maine. Le tireur a ouvert le feu dans plusieurs endroits, notamment un bowling et un bar, et n’a pas été appréhendé sur le moment, plongeant le pays dans la terreur et la consternation.
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Il s’agit de l’une des centaines de fusillades de masse déjà survenues cette année. Elle fait aussi suite à plusieurs autres, rien que cette semaine! Au Colorado, à Chicago, en Louisiane… ces scènes d’horreur ne connaissent aucune accalmie. Pire, elles se sont multipliées depuis plusieurs années, à tel point que l’Amérique pourrait à nouveau battre cette année son record de victimes par arme à feu, pulvérisant celui de 2021.
Deux morts par jour
Il y a eu 565 fusillades de masse aux États-Unis jusqu’à présent en 2023, indiquent les chiffres du site Gun Violence Archive. L’organisme à but non lucratif définit une fusillade de masse comme «un incident au cours duquel quatre personnes ou plus sont blessées ou tuées.» Leurs chiffres incluent les fusillades survenues dans les maisons et dans les lieux publics. Les trois dernières années ont toutes dépassé les 600 fusillades pour un nombre de morts quasiment équivalent.
Des chiffres déjà élevés qui pourraient encore être revus à la hausse. Au moment où ces lignes sont écrites, 601 personnes sont déjà mortes dans une fusillade de masse depuis le début de l’année. Cela correspond à la mort de deux personnes par jour. Au rythme actuel, le bilan pourrait atteindre 733 morts pour 690 attaques d’ici la fin de l’année.
Plus d’armes que d’habitants
Les chiffres le montrent, le problème des Américains ne se limite pas à celui de la violence dans la société. En rapportant le nombre d’armes à feu à celui des morts par balle, le modèle étasunien se démarque des autres pays occidentaux. En 2017, les civils américains détenaient en moyenne 120,5 armes à feu pour 100 habitants, soit le taux le plus élevé au monde. Par ailleurs, le pays a l’un des taux de décès liés aux armes à feu les plus élevés au monde.
Selon l’Institute for Health Metrics and Evaluation, les États-Unis se classaient au 20e rang pour le taux de décès par arme à feu en 2019 (11,3 pour 100’000 habitants). Parmi les 40 plus grands pays du monde en 2019, les États-Unis se classaient au quatrième rang après la Colombie, le Brésil et le Mexique en termes de taux de décès dus aux armes à feu le plus élevé. De 2014 à 2020, les décès liés aux armes à feu aux États-Unis ont augmenté de 35%, selon cette même source.
Des taux d’homicides surréalistes
En 2021, 48’830 personnes seraient mortes des suites de blessures liées aux armes à feu aux États-Unis indiquent les données du Centre américain de contrôle et de prévention des maladies (CDC). Si les fusillades de masse et les homicides par arme à feu attirent bien plus l’attention des médias, les suicides représentaient plus de la moitié du total en 2021.
Environ 20’000 décès étaient donc des homicides. En comparaison, la proportion d’homicides est beaucoup plus élevée qu’en Suisse où seuls 18% des 42 homicides comprenaient une arme à feu en 2019.
Des fusils sans foi… ni loi
Si les Etats-Unis se montrent incapables d’endiguer la prolifération des armes dans le pays, c’est que la question y est très sensible et controversée. Les démocrates sont à 91% en faveur de lois plus strictes sur les armes à feu alors que seuls 24% des Républicains sont d’accord avec cette affirmation, indique une étude du centre Gallup.
Enfin la National Rifle Association (NRA), le lobby tout-puissant des armes à feu, comporte par ailleurs cinq millions de membres qui portent tous un discours anti-réglementation, tentent de bloquer chaque avancée législative sur le sujet et sur lequel plus d’un président s’est cassé les dents.
