Bill Gates se confie dans ses mémoires
«Si j'avais grandi en 2025, j'aurais probablement été diagnostiqué autiste»

Dans les colonnes du «Wall Street Journal», le milliardaire a révélé un extrait de ses mémoires, évoquant notamment son enfance «privilégiée» et sa certitude d'être concerné par le spectre de l'autisme.
Publié: 28.01.2025 à 08:46 heures
«Mes parents ne disposaient pas de marche à suivre pour les aider à comprendre pourquoi leur fils développait des obsessions pour certains projets», écrit Bill Gates dans ses mémoires.
Photo: Keystone
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Ellen De MeesterJournaliste Blick

Les troubles du spectre de l'autisme enchaînent les apparitions dans la presse américaine, ces derniers jours. Après les analyses douteuses du fameux «salut nazi» d'Elon Musk, soi-disant «typique de l'autisme» (ce qui est complètement faux), c'est désormais Bill Gates qui s'empare de la thématique. 

Sauf qu'il ne s'agit pas de spéculations farfelues sur X, cette fois-ci. Dans les colonnes du prestigieux «Wall Street Journal» le milliardaire de 69 ans a livré un extrait plutôt vulnérable de ses mémoires à paraître, intitulés «Source Code: My Beginnings» («Code Source: Mes débuts»). Il y évoque son enfance passée à Washington et sa gratitude envers ses parents qui «en voyaient de toutes les couleurs avec leur fils compliqué». 

Coder en pleine forêt

Le co-fondateur de Microsoft raconte certains comportements qu'il qualifie d'«atypiques», comme sa tendance à vouloir se plonger dans des lignes de code alors qu'il était en pleine nature, censé randonner et explorer le paysage avec ses amis. 

«Si j'avais grandi en 2025, on m'aurait probablement diagnostiqué un trouble du spectre de l'autisme, confie-t-il au média américain. Pendant mon enfance, l'idée que le cerveau de certaines personnes puisse traiter différemment les informations n'était pas très bien comprise.»

Sur Instagram, on découvre une autre anecdote tirée de l'ouvrage: âgé d'une dizaine d'années, Bill Gates avait été chargé d'apporter en classe «un objet intéressant» qu'il pourrait présenter aux autres élèves. «Je ne pense pas que ma prof s'attendait à ce que je ramène un poumon de vache». Il se souvient d'ailleurs qu'une de ses camarades s'était évanouie. 

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«Mes parents n'avaient pas de marche à suivre»

Ainsi Bill Gates souligne-t-il le tabou qui entourait, il y a quelques décennies seulement, le phénomène des TSA. Celui-ci concerne pourtant 1 enfant sur 88 aux États-Unis, d'après une étude de l'Université Johns Hopkins et le CDC (Center for disease control and prevention). Autisme Europe comptabilise un enfant sur 100, alors que l'Association autisme Suisse pointe une augmentation annuelle de 12%, au niveau des diagnostics. 

Cette hausse peut notamment s'expliquer par le perfectionnement des moyens de détection et la sensibilisation des professionnels. En d'autres termes, le phénomène est mieux connu et mieux pris en compte qu'à l'époque où Bill Gates était écolier. 

«Mes parents ne disposaient d'aucune marche à suivre pour les aider à comprendre pourquoi leur fils développait des obsessions pour certains projets, ne captait pas certains codes sociaux et pouvait se comporter de manière inappropriée sans réaliser que son attitude pouvait impacter les autres», poursuit-il, toujours dans le «Wall Street Journal». 

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Un succès obtenu «par chance»?

Or, le célèbre entrepreneur n'attribue pas son succès à la neurodivergence qu'il se devine. Modeste, il remercie avant tout sa famille, ainsi qu'une bonne dose de «chance», grâce à laquelle il aurait décroché et préservé le titre d'homme le plus fortuné du monde, entre 1995 et 2017. 

En l'inscrivant dans un club de baseball et en l'encourageant à rejoindre les Scouts, ses parents auraient «nourri sa curiosité à propos du monde qui l'attendait au-delà de l'école» et encouragé ses relations sociales. Quant à la chance, il souligne le «privilège non mérité» que lui conférait sa naissance en tant que garçon blanc de bonne famille. 

Pour lui, c'est donc une «adolescence chanceuse», additionnée au soutien indéfectible de ses parents, qui lui ont permis de bâtir son empire. Avec ou sans TSA. 

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