Biden jette de l'huile sur le feu
La Russie accuse les Etats-Unis de vouloir «prolonger la guerre» en Ukraine

La Russie a accusé jeudi les Etats-Unis de tout faire pour «prolonger la guerre» en renforçant leurs fournitures d'armes à l'Ukraine, peu après l'annonce de la livraison de mines antipersonnel, en dépit des mises en garde russes, y compris nucléaires.
Publié: 13:33 heures
La Russie a accusé jeudi les Etats-Unis de tout faire pour «prolonger la guerre» en renforçant leurs fournitures d'armes à l'Ukraine. (archives)
Photo: Press service of the 24th Mechan
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ATS Agence télégraphique suisse

Sur le départ avant la prise de fonction de Donald Trump en janvier, l'administration de Joe Biden a récemment autorisé l'Ukraine à frapper en territoire russe avec des missiles longue portée de fabrication américaine, une ligne rouge pour Moscou. 

Et mercredi, un haut responsable américain a annoncé que Washington s'apprêtait aussi à fournir à l'Ukraine des mines antipersonnel, un type d'armement très critiqué par les ONG pour le nombre de victimes civiles qu'il provoque, y compris longtemps après la fin des conflits. Mais cette arme pourrait aider à freiner l'avancée des troupes russes, qui s'accélère dans l'Est.

Moscou critique la décision américaine

Les Etats-Unis «sont pleinement dévoués au prolongement de la guerre en Ukraine et font tout ce qu'ils peuvent à cette fin», a fustigé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, sans pouvoir confirmer ces livraisons de mines.

Selon le responsable américain, les mines fournies à l'Ukraine seront «non-persistantes», c'est-à-dire équipées d'un dispositif d'autodestruction ou d'autodésactivation. Elles sont destinées à renforcer la défense ukrainienne au moment où ses troupes reculent sur le front.

Une organisation anti-mines, l'ICBL – prix Nobel de la paix en 1997 –, a condamné une «décision désastreuse des Etats-Unis» et appelé l'Ukraine à refuser de recourir à ce type d'armement.

Cette annonce intervient alors que le nombre de victimes des mines et munitions non-explosées est en hausse dans le monde, selon le rapport annuel de l'organisation spécialisée «l'Observatoire des mines». L'Ukraine est déjà le pays le plus miné de la planète, selon l'ONU.

Menace nucléaire brandie

La Russie avait déjà accusé mardi les alliés occidentaux de l'Ukraine à chercher «l'escalade» du conflit, après une première frappe ukrainienne sur son territoire à l'aide de missiles américains à longue portée ATACMS. Elle a affirmé avoir détruit cinq projectiles ayant visé des installations militaires dans la région de Briansk, frontalière de l'Ukraine, et promis une «réponse appropriée» à ces tirs qui ont une nouvelle fois conduit Moscou à employer un discours nucléaire.

Selon sa nouvelle doctrine sur l'emploi de l'arme nucléaire, officialisée mardi, la Russie peut désormais y recourir en cas d'attaque «massive» par un pays non nucléaire mais soutenu par une puissance nucléaire, une référence claire à l'Ukraine et aux Etats-Unis.

Ce changement «exclut de facto la possibilité de vaincre les forces armées russes sur le champ de bataille», a souligné mercredi le patron du renseignement extérieur russe, Sergueï Narychkine, laissant entendre que la Russie allait recourir à la bombe atomique plutôt que de risquer la défaite dans une guerre conventionnelle.

La communauté internationale inquiète

Washington, Paris, Londres et l'Union européenne ont dénoncé une attitude «irresponsable». L'Ukraine a exhorté ses alliés à «ne pas céder à la peur». La Chine, partenaire crucial de Moscou accusée de participer à son effort militaire, a appelé «toutes les parties» au «calme» et à la «retenue».

Sur le terrain, l'armée russe continue d'avancer, revendiquant mercredi la capture d'une nouvelle localité sur le front est, près de Kourakhové, tandis que les frappes se sont poursuivies en Ukraine comme en Russie au cours de la nuit. La capitale ukrainienne, Kiev, et la deuxième ville du pays, Kharkiv, dans le nord-est, ont été visées par des drones et des missiles, sans faire de dégâts significatifs ou de victimes, a annoncé l'armée de l'air.

L'ambassade des Etats-Unis à Kiev a mis en garde mercredi contre une «possible attaque aérienne significative» sur l'Ukraine, sans davantage de précisions, alors que le pays fait déjà face à des attaques russes quotidiennes, souvent massives.

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