Attaque choquante
Des chiens dévorent une octogénaire à Tahiti: prison pour les propriétaires

Les propriétaires des chiens qui ont tué une octogénaire à Tahiti en 2020 ont été condamnés à des peines de prison avec sursis. L'incident a choqué la communauté et a relancé le débat sur la gestion des chiens errants en Polynésie française.
Publié: 30.09.2024 à 17:35 heures
L'un des chiens était errant, les autres, dont certains étaient croisés pitbull, appartenaient aux membres de la même famille.
Photo: Shutterstock
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Lucie FehlbaumJournaliste Blick

Leurs chiens sont responsables de la mort tragique d'une octogénaire à Tahiti, en mai dernier. Le tribunal correctionnel de Papeete, capitale de la Polynésie française, a rendu son verdict le 27 septembre. Cinq des six propriétaires des canidés agressifs écopent de prison avec sursis à la suite du drame.

Un jour de mai 2020, une dame de 87 ans se promenait dans un stade près de Papeete, rappelle «Le Parisien». Elle a soudainement été attaquée par une meute de cinq chiens, dont plusieurs étaient croisés pitbull. Deux joueurs de tennis ont essayé de lui venir en aide en tapant sur les animaux avec des barres de fer, en vain.

Visage «complètement arraché»

La police municipale a réussi à les éloigner, mais il était trop tard pour la passante attaquée. Elle est décédée avant l'arrivée des secours. L'avocat de la famille décrit une scène d'horreur à l'AFP. «Son visage a été complètement arraché, avec des blessures aux membres (…) Cette mamie a littéralement été dévorée vivante par des chiens», a déclaré Me Teremoana Hellec. 

Le corps de la victime était si mutilé qu'il a fallu des prélèvements ADN pour l'identifier. L'enquête a révélé qu'un des animaux était un chien errant, tandis que les quatre autres appartenaient à une famille du quartier et s'étaient échappés d'un jardin non clôturé.

Chien passé à la javel

Certains des propriétaires avaient tenté de détruire des preuves en lavant un chien à l'eau de javel. À la barre, ils ont présenté leurs excuses, mais l'un d'eux a estimé «normal qu’un chien morde».

Deux membres de cette famille sont d'anciens trafiquants de drogue récidivistes. Ils risquaient dix ans de prison pour homicide involontaire. 

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Finalement, les peines prononcées vont de quatre mois à trois ans de prison avec sursis. Un des six prévenus a été relaxé.

Sans-abri tué

Les morsures de chiens errants sont courantes en Polynésie française. Selon «Le Parisien», qui cite les associations de protection des animaux, la population canine y est estimée à 500'000 individus, soit presque deux fois plus que le nombre d'habitants.

En juillet 2023, une personne sans-abri a été tuée par des chiens sur l'île de Raiatea. Des joggeurs et des enfants sont régulièrement blessés.

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