À 80 ans passés, Charly Agustoni continue de dresser des chiens (et leurs maîtres) plusieurs fois par semaine. Le Vaudois au parler franc et à la longue expérience est éducateur canin… depuis 55 ans! Contacté par Blick ce mardi, il confie ne pas être surpris par l’explosion des morsures de chien en Suisse, un phénomène relevé dans un article publié le 3 août par la «Tribune de Genève» et par «24 heures». Au bout du fil, l’expert ne cache toutefois pas son inquiétude.
Il amorce: «J’ai l’impression que les autorités attendent un drame pour véritablement agir, tonne le cynophile. Pour moi, il est évident qu’il faudrait à nouveau rendre obligatoire des cours de dressage pour tous les chiens, comme c’était le cas jusqu’en 2017 dans le canton de Vaud.»
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Aucun doute. Pour lui, selon les cantons, le cadre légal actuel n’est pas suffisant: «En terres vaudoises, les formations sont uniquement obligatoires pour trois races: rottweiler, american staffordshire terrier (amstaff) et american pit bull terrier ainsi que pour tous les chiens dont l’un des géniteurs fait partie d’une de ces races. On se repose sur nos lauriers!»
Le Covid joue un rôle
Ce qui nourrit les craintes de Charly Agustoni? Des statistiques alarmantes. «Dans le canton de Vaud, on a enregistré 627 morsures en 2023 (dont 308 sur des humains), relatent nos confrères. En 2017, on en dénombrait 367. Idem dans le canton de Genève, où 446 morsures ont été annoncées en 2023 (dont 258 sur des humains). Si ce chiffre était légèrement plus élevé en 2022, la tendance à long terme est la même puisqu’on en comptait 257 en 2017.»
Toujours d'après notre vénérable spécialiste, cette situation s’explique par différents facteurs. «D’abord, l’augmentation du nombre de chiens et l’augmentation de la population», souligne-t-il, à l’instar d’autres connaisseurs cités par les journaux de Tamedia.
Il développe: «Le Covid a aussi joué un rôle, puisque beaucoup de gens ont adopté un animal durant la crise sans forcément réfléchir à toutes les conséquences. Mais ce n’est pas tout: à mes yeux, on autorise beaucoup trop de chiens à l’importation.» En clair, Charly Agustoni estime qu’il n’y a pas «mille solutions pour éviter un vrai pépin»: «Il faut mettre fin au laxisme ambiant.»