À quoi faut-il s'attendre désormais?
Ce que l'on sait sur le groupe «pro-ukrainien» qui aurait saboté Nord Stream

Rebondissement dans l'affaire du sabotage des gazoducs Nord Stream en septembre 2022. Concernant les responsables, une piste brûlante mène à un yacht qui appartiendrait à deux Ukrainiens. Découvrez tout ce que l'on sait à ce sujet.
Publié: 09.03.2023 à 06:21 heures
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Selon les dernières informations, l'une des pistes des auteurs de l'explosion des gazoducs Nord Stream mènerait à l'Ukraine.
Photo: AFP
Carla De-Vizzi

Le dernier rebondissement concernant les explosions survenues fin septembre 2022 sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2 a de quoi surprendre. Selon les révélations du «New York Times» de mardi, l'attaque aurait été perpétrée par un groupe «pro-ukrainien».

Le journal se base sur de nouvelles informations des services de renseignements américains. Mais que se cache-t-il exactement derrière ces accusations – et à quoi doit-on s'attendre pour la suite des événements? Les principales réponses avec Blick.

Quelles sont les nouvelles informations sur les auteurs?

Au centre de l'enquête internationale sur le sabotage en mer Baltique, à laquelle auraient participé les autorités allemandes, suédoises, danoises, néerlandaises et américaines, se trouve un yacht. Celui-ci aurait appartenu à deux Ukrainiens et aurait été utilisé pour l'opération secrète.

Il y aurait eu à bord une équipe composée d'un capitaine, de deux plongeurs, de deux assistants de plongée et d'un médecin, qui aurait apporté les explosifs sur les lieux du crime. Mais le yacht aurait été loué par une société basée en Pologne.

Les nationalités des six membres de l'équipe ne sont toutefois pas connues – ceux-ci auraient utilisé de faux passeports. Comme l'écrit le «New York Times», de nombreux éléments indiquent, selon les fonctionnaires américains, qu'il s'agissait d'opposants au président russe Vladimir Poutine.

Selon les autorités responsables de l'enquête internationale, le groupe serait parti de Rostock en Allemagne le 6 septembre. Par la suite, les enquêteurs ont réussi à localiser le bateau le jour suivant à Wieck sur le Darss, puis sur l'île danoise de Christiansö, indiquent différents médias. Comme le rapporte le magazine allemand «Bild», le groupe aurait rendu le yacht à son propriétaire sans l'avoir nettoyé – plus tard, les enquêteurs ont pu saisir des traces d'explosifs.

Dans le cadre de son enquête, la justice allemande a fait fouiller en janvier un bateau suspect. On soupçonne qu'il a pu être utilisé pour transporter des explosifs qui ont explosé le 26 septembre 2022 au niveau des pipelines, a fait savoir mercredi dans la commune allemande de Karlsruhe une porte-parole du parquet fédéral allemand. La perquisition aurait eu lieu du 18 au 20 janvier «dans le cadre d'une location de bateau suspecte.»

L'évaluation des traces et des objets saisis se poursuivrait. «L'identité des auteurs et leurs motifs font l'objet de l'enquête en cours», a ajouté le parquet fédéral allemand dans son communiqué. «Des déclarations solides à ce sujet, notamment sur la question d'un contrôle étatique, ne peuvent pas être faites pour le moment.» Il n'y aurait pas de soupçon contre des collaborateurs de l'entreprise allemande qui a loué le bateau. Aucune autre information ne peut être fournie pour le moment.

Quel est le rôle du gouvernement ukrainien?

D'après l'article du «New York Times», il n'existe actuellement, selon des fonctionnaires américains, aucune indication selon laquelle le groupe «pro-ukrainien» aurait agi sur ordre du gouvernement.

C'est également ce qu'affirment des confidents du cercle le plus proche du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Selon son conseiller Mykhailo Podolyak, le gouvernement de Kiev n'est «absolument pas impliqué dans cette affaire.» C'est ce qu'il a écrit sur Twitter.

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A noter que les milieux internationaux agissant dans le domaine de la sécurité n'excluent pas que des pistes aient été sciemment lancées pour faire passer l'Ukraine pour la responsable du sabotage, relève la chaîne de télévision ARD. Mais les enquêteurs ne disposent apparemment d'aucune indication pour confirmer ou infirmer une telle supposition.

D'autre part, certains fonctionnaires pensent que l'Ukraine et ses alliés ont le motif le plus logique pour attaquer les pipelines, étant donné qu'ils s'opposent au projet depuis des années. Celui-ci représenterait une menace pour la sécurité nationale ukrainienne et permettrait à la Russie de vendre plus facilement du gaz à l'Europe.

A quoi doit-on s'attendre pour la suite?

D'après les recherches, les enquêteurs n'ont trouvé aucune preuve permettant de déterminer qui a commandité la destruction des gazoducs. L'Allemagne, la Suède et le Danemark auraient informé le Conseil de sécurité de l'ONU il y a quelques jours que leurs «enquêtes sont en cours et qu'il n'y a pas encore de résultat.»

Selon des fonctionnaires américains, il y aurait encore d'énormes lacunes dans ce que les services d'espionnage américains et leurs partenaires européens savent de l'incident.

Les dernières informations pourraient toutefois être la première piste importante, comme l'écrit le «New York Times». Des nouveaux rapports des services de renseignement auraient renforcé les fonctionnaires dans leur conviction de pouvoir tirer une conclusion claire sur les auteurs. On ne sait néanmoins pas combien de temps durera ce processus.

Que dit la Russie de ces dernières spéculations?

Comme le rapporte «The Guardian», le gouvernement russe demande, en réaction à ce rapport, la mise en place d'une enquête internationale indépendante. De plus, Moscou demanderait un vote au Conseil de sécurité de l'ONU sur l'ouverture d'une telle enquête.


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