Alors que l'asile lui aurait été accordé en Russie, l'étendue du règne de la terreur de Bachar al-Assad devient de plus en plus évidente en Syrie. La prison militaire de Saidnaya à Damas en est un parfait exemple. On l'appelle aussi la «prison rouge», rapport à la couleur de ses murs. Pourtant, les détenus ne les verraient presque jamais. En effet, beaucoup d'entre eux seraient en fait emprisonnés dans des cellules souterraines cachées, comme le rapporte la BBC.
Les rebelles publient des images choquantes
Les conditions qui y règnent font depuis longtemps l'objet de rumeurs abominables. La situation serait si grave qu'Amnesty International a même qualifié l'établissement d'«abattoir humain». Aujourd'hui, les rebelles avancent toujours plus et veulent libérer tout le monde de ce lieu horrible. Le groupe syrien de protection civile connu sous le nom de «Casques blancs» a publié plusieurs vidéos qui montrent comment des femmes et des enfants enfermés sont sauvés de cet «enfer».
«Ils ont forcé mon cousin à me torturer».
Les rebelles brisent les portes et les murs pour faire sortir les détenus de leurs cellules. Sur une vidéo, on peut même voir un jeune enfant sortir confusément de la porte déverrouillée de sa cellule, tandis que les soldats rebelles crient «Allahu Akbar» et libèrent d'autres détenus. L'un d'eux n'a pas pu répondre lorsqu'on lui a demandé qui il était.
L'un des survivants de ce calvaire, Omar al-Shogre, raconte à la BBC ce qu'il a enduré pendant ses trois années de détention en tant qu'adolescent. «Ils ont forcé mon cousin, que j'aimais tant, à me torturer, et ils m'ont forcé à le torturer. Sinon, nous allions tous les deux être exécutés.»
Plus de 30'000 personnes seraient mortes dans cette prison.
Tout au long de la guerre civile qui a débuté en 2011, les troupes gouvernementales ont détenu des centaines de milliers de personnes dans des camps de détention où, selon les groupes de défense des droits de l'homme, la torture était monnaie courante.
Samedi, le groupe militant islamiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS) a déclaré qu'il avait libéré plus de 3500 détenus de la prison militaire de Homs dans le sillage de la prise de pouvoir du groupe dans la ville. Un rapport de l'Association des détenus et des personnes disparues de la prison de Saidnaya datant de 2022 indiquait que l'établissement était «effectivement devenu un camp de la mort» après le début de la guerre civile. On estime qu'entre 2011 et 2018, plus de 30'000 détenus ont été exécutés ou sont morts à cause de la torture, du manque de soins médicaux ou de la faim. Selon les rapports des quelques détenus libérés, au moins 500 autres prisonniers auraient été exécutés entre 2018 et 2021.