Alors que la Russie refuse catégoriquement les négociations et les efforts diplomatiques mis en place pour atteindre la paix en Ukraine, le changement de pouvoir en Syrie pousse désormais Moscou à céder dans le pays du dictateur déchu Bachar al-Assad.
Moscou craint pour ses intérêts militaires et stratégiques. «La Russie s'est toujours prononcée en faveur d'une solution politique à la crise syrienne», a déclaré dimanche l'agence de presse étatique Tass, citant le Kremlin. «Nous insistons pour que les pourparlers sous l'égide de l'ONU reprennent.»
Le ministère russe des Affaires étrangères à Moscou avait auparavant déclaré être en contact avec les rebelles qui sont entrés dimanche à Damas et qui ont pris le pouvoir.
Les Russes craignent pour leur base en Méditerranée
La Russie fournissait depuis 2015 un soutien militaire à Bachar al-Assad, qui aurait obtenu l'asile à Moscou avec sa femme et ses trois enfants après sa fuite tôt dimanche.
Jusqu'à la fin du dictateur, la Russie est restée une alliée importante de son régime et aidait militairement le dirigeant pendant la guerre civile syrienne. La Russie dispose aujourd'hui encore en Syrie d'une importante base navale à Tartous, sur la côte méditerranéenne, et d'une base aérienne à Hmeimim.
Pour la Russie, sa présence en Syrie revêt une importance stratégique en raison de l'accès à la Méditerranée.
Moscou a toujours été en faveur d'une «solution pacifique»
Moscou a affirmé dimanche qu'aucun danger ne menaçait actuellement ses bases militaires. On ne sait pas combien de navires, de personnel et de matériel militaire russes se trouvent encore à Tartous. Des informations non confirmées indiquent que les Russes ont fait évacuer les installations dimanche encore.
La Russie a «toujours» été en faveur d'une solution politique au conflit syrien, rapporte encore Tass. Moscou a demandé pour lundi une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation en Syrie.