Des jeunes moins investis au travail? A rebours des clichés, une étude française conjointe de l'Apec et du think tank Terra Nova, publiée jeudi, montre que le rapport au labeur des moins de 30 ans est quasi-similaire à celui de leurs aînés.
Preuve de stéréotypes toujours vivaces: 93% des managers de tous âges estiment que les jeunes ont un rapport au travail «différent de celui de leurs aînés», affirme l'étude, basée sur les réponses de plus de 3000 jeunes actifs de moins de 30 ans et plus de 2000 actifs de 30 à 65 ans.
Sur le monde du travail
La rémunération en tête des attentes
Pour Gilles Gateau, économiste et directeur général de l'Association pour l'emploi des cadres (Apec), «chaque génération produit ce discours sur une jeunesse qui a moins le goût de l'effort, mais s'y est ajoutée la crise du Covid, révélatrice des remises en cause du rapport au travail».
Or, selon l'enquête conjointe Apec/Terra Nova, aînés et jeunes partagent le même top 3 sur «leurs attentes fondamentales envers le travail». Chez les jeunes, la rémunération arrive en tête (55%) suivie de près par l'intérêt du travail (41%).
L'équilibre de vie est fondamental
L'équilibre de vie, souvent perçu comme central pour la jeune génération, arrive en troisième position. Une préoccupation pour laquelle ils accordent «légèrement moins d'importance» que leurs aînés: 34 % des jeunes actifs le citent dans leurs priorités principales contre 45% des 45-65 ans.
«Ce qui caractérise cette génération, c'est sa capacité à quitter un emploi qui ne répond pas à ses aspirations dont ne disposait pas la génération précédente», observe Gilles Gateau.
Six profils-types chez les 18-29 ans
Terra Nova et l'Apec ont établi six profils-types chez les 18-29 ans en fonction de leur origine sociale et des emplois occupés. Plus d'un jeune sur deux appartient aux catégories des «ambitieux» (39%) et des «satisfaits» (14%): ils ont un rapport globalement positif au travail et sont majoritairement cadres.
Les autres se répartissent entre «combatifs» (20%) et «découragés» (10%) – ceux pour qui l'activité est surtout perçue comme «une nécessité, voire une contrainte» – ou «attentistes"(11%) et «distanciés» (6%), pour qui le travail est associé à l'idée de «routine».
(AFP)