«Legging legs», milkshake au vin…
Ces 4 tendances (absurdes) sur TikTok sont à fuir d'urgence

Le réseau social chinois est devenu le grand pourvoyeur de tendances, aussi bien en cuisine que dans la salle de bain. Et s’il n’y a rien de mal à se mettre au tricot ou à danser avec son chien, certaines modes sont au mieux stupides et inutiles, au pire néfastes.
Publié: 03.04.2024 à 16:47 heures
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Dernière mise à jour: 03.04.2024 à 17:15 heures
Milkshake au vin, taches de rousseur réalisées avec un brocoli, conseils pour utiliser son «énergie féminine»... ces trends TikTok sont aussi absurdes que viraux.
Photo: Capture d'écran TikTok/itsbennyblanco, abis_skincare, earthangelariana)
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Margaux BaralonJournaliste Blick

En Suisse, plus d’1,6 million de personnes se rendent au moins une fois par mois sur TikTok. Incontournable, le réseau social chinois popularisé par des vidéos courtes est aujourd’hui bien plus qu’un terrain de jeu pour les ados. Et d’ailleurs, 66% des utilisateurs helvétiques ont plus de 18 ans. Des astuces ménage aux recettes de cuisine, en passant par les nouveautés cosmétiques ou la transformation d’une perceuse en brosse à poussière (non, ce n’est pas une blague), on trouve absolument tout en scrollant un peu.

Mais certaines tendances sont plus nocives que d’autres. Au-delà de l’inutilité extrême de certaines astuces exposées (la perceuse détournée en plumeau, toujours elle), voici quatre tendances à fuir parce qu’elles sont dangereuses, pour soi, l’environnement ou les deux.

Les fausses taches de rousseur au brocoli

Si vous n’avez pas de taches de rousseur, mais que vous souhaitez en arborer, munissez-vous d’une branche de brocoli cru. Voici le dernier conseil beauté à la mode sur TikTok. L’astuce est simple, il suffit de recouvrir la fleur de brocoli de fond de teint plus foncé que votre carnation, puis de le tamponner sur les joues et le nez. Née aux États-Unis, l’astuce a d’abord été popularisée par des influenceuses américaines avant d’arriver en Europe. Et un partage de vidéo de Fenty Beauty, la marque de cosmétiques fondée par la chanteuse Rihanna, a contribué à l’emballement.

Or, cette tendance est à éviter pour deux raisons. La première, assez évidente, concerne le gaspillage alimentaire. Le brocoli, c’est dans l’assiette, pas sur le nez. La seconde, liée à la première, c’est le risque de développer des réactions cutanées en cas de légume mal lavé ou réutilisé pour le faire durer plus longtemps. Bref, si vous ne savez pas quoi faire de vos fleurettes de brocoli, il vaut mieux se lancer dans cette délicieuse recette de macaronis à la saucisse et aux légumes plutôt que dans cette nouvelle tendance.

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Le milk-shake de vin rouge

Le jour où l’Espagne a inventé le coca-vin rouge, l’humanité a probablement touché le fond. Mais il ne faut jamais sous-estimer les Américains en matière de crime contre la gastronomie. Le responsable du dernier en date s’appelle Benny Blanco, est auteur-compositeur de musique et, accessoirement, le compagnon de la superstar Selena Gomez.

En février dernier, il a posté une vidéo dans laquelle il commence par déboucher une bouteille de vin rouge (en s’y reprenant à plusieurs fois après un massacre en règle du bouchon en liège) puis mélange l’alcool à du lait, tout en précisant qu’il n’aime ni l’un ni l’autre. Après avoir remué le tout pour en faire un milk-shake d’un nouveau genre, l’artiste explique que c’est délicieux.

Cette abomination a été visionnée 9 millions de fois, puis imitée et remaniée, parfois avec de la glace à la vanille, parfois avec du lait concentré sucré. Côté goût, des barmen sont allés jusqu’à valider l’expérience dans la presse américaine, expliquant que le sucre et la douceur du lait ou de la glace pouvaient contrebalancer les tannins et l’acidité du vin rouge. Mais c’est bien le commentaire de la vidéo qui pose problème. Si Benny Blanco n’aime pas le rouge, c’est parce qu’il «met trop de temps à rendre ivre». «Je veux être ivre le plus vite possible», balance le compositeur. Un message évidemment dangereux, surtout couplé à une recette qui évoque plus le goûter que la soirée.

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Les «legging legs»

Tous les réseaux sociaux sont utilisés, à un moment ou un autre, pour mettre la pression sur le physique des femmes. TikTok ne fait pas exception et l’utilisation du mot-clef «legging legs» en est une énième manifestation: des femmes, souvent très jeunes, posent en legging pour montrer fièrement l’espace entre leurs cuisses, ou thigh gap en anglais, censé représenter un idéal de minceur.

Non seulement cette croyance est complètement fausse, l’espace entre les cuisses étant déterminé par la morphologie de chacune et non le poids, mais le principal danger de cette tendance réside dans le fait qu'elle encourage les régimes, voire les troubles du comportement alimentaire. TikTok a d’ailleurs fini par interdire l’usage de «legging legs».

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L’énergie féminine

Pour trouver l’amour ou simplement se sentir mieux dans leurs baskets, on voit fleurir sur TikTok des vidéos appelant les femmes à embrasser leur «énergie féminine». À première vue, rien de bien méchant: il s’agirait de suivre ses intuitions, de ne pas avoir peur d’exprimer ses sentiments, y compris de vulnérabilité, et de savoir se sortir de situations ou de relations insatisfaisantes.

C’est après que ça se gâte. Dans ces dizaines de vidéos réalisées par des femmes comme des hommes, on explique que l’énergie féminine consiste aussi à accepter qu’un homme puisse subvenir aux besoins de sa compagne, que celle-ci doit en échange le «nourrir» (en faisant la cuisine, mais aussi en s’occupant de leur intérieur ou en lui faisant des cadeaux par exemple) et surtout ne pas s’énerver contre lui, car ce serait bien trop masculin. Bref, on pensait suivre une tendance pour s’accepter en tant que femme, on se retrouve avec des injonctions de tradwives, ces épouses et mères de famille qui ne jurent que par la répartition traditionnelle des rôles genrés et passent leur temps à faire des pâtisseries pendant que leur mari travaille. C’était peut-être amusant en 1950, ça ne l’est plus du tout en 2024.

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