Si l'on veut veiller à la protection du climat et à de faibles émissions de dioxyde de carbone (CO2) lors de l'achat d'une voiture, il faut regarder plus loin que la simple consommation. «Well to wheel» est le nom de la formule – de la source à la roue. On entend par là l'observation de l'ensemble du cycle de vie d'une voiture, de l'extraction des matières premières à l'élimination en passant par la production et l'exploitation.
C'est surtout le bilan climatique des voitures électriques qui est controversé. Bien sûr, elles sont bien supérieures aux voitures à combustion en raison de leur efficacité massivement supérieure en termes de consommation d'énergie au quotidien. Mais à cela s'ajoutent une production plus coûteuse et, par exemple, des matières premières exotiques et donc rares pour les moteurs et les batteries. Sans parler de l'élimination et du recyclage des matières premières.
Calculateur climatique en ligne du TCS
Pour les acheteurs de voitures, il n'est pas si simple d'obtenir les données correspondantes. Certes, les constructeurs communiquent volontiers des pourcentages de baisse de leurs émissions de dioxyde de carbone ou le passage de leur production à la neutralité CO2. Mais les chiffres concrets sur les émissions au cours de la vie d'une voiture restent la plupart du temps internes.
C'est pourquoi le TCS propose sur son site Internet ce que l'on appelle un calculateur de bilan climatique. Pour chaque modèle proposé en Suisse – qu'il s'agisse d'une voiture électrique, hybride, hybride rechargeable, diesel ou essence – il calcule les émissions spécifiques de CO2 sur l'ensemble du cycle de vie. Les données correspondantes sont fournies par l'Institut Paul Scherrer à Villigen (AG). Il manque encore souvent des modèles flambant neufs, comme actuellement la iX1 de BMW, mais ils sont intégrés rapidement.
Tesla passe nettement à côté du top 10
Cela permet aussi de déterminer les dix voitures électriques les plus respectueuses du climat en Suisse. Blick a comparé les versions de base les plus avantageuses de tous les modèles proposés. Surprise: c'est surtout la production des batteries qui est massivement critiquée en raison de ses émissions de dioxyde de carbone et dont l'utilité pour le climat est mise en doute. Pourtant, la production du reste de la voiture, y compris la propulsion, peut générer trois à quatre fois plus d'émissions de CO2 selon le modèle. En d'autres termes: plus la carrosserie est petite, plus le classement est bon.
Les pionnières électriques Renault Zoe et Nissan Leaf ne parviennent néanmoins pas à se hisser dans le top dix, pas plus que les modèles de la marque culte Tesla. Leur modèle 3 de base se situe à 29,3 tonnes émises sur l'ensemble de son cycle de vie. La Citroën C-Zero, la Mitsubishi i-MiEV et la Peugeot Ion brilleraient certes par leur empreinte CO2 plus faible, mais elles sont restées en dehors de la liste parce qu'elles datent déjà de la préhistoire de l'e-mobilité et sont surtout à la traîne des modèles actuels en termes d'autonomie et d'espace.
Hyundai Kona Electric, Opel Corsa-e et Peugeot e-208 – 26,1 tonnes de CO2
Trois modèles se partagent la huitième place avec des émissions de CO2 identiques sur toute leur durée de vie: la Kona Electric de Hyundai (à partir de 39 300 francs) avec 204 ch (150 kW) émet tout autant 26,1 tonnes de dioxyde de carbone entre l'usine et la casse que la première voiture électrique d'Opel, la Corsa-e (à partir de 37'760 francs) et la Peugeot e-208 (à partir de 34'750 francs). Avec 136 ch chacun, ces deux derniers modèles peuvent parcourir environ 350 kilomètres avec une charge de batterie, selon la norme de consommation WLTP. Pour le Kona, ce serait 305 kilomètres dans la version de base.
Honda e – 25,1 tonnes
La citadine de Honda (à partir de 43'600 francs) avec ses écrans XXL dans le cockpit roule en 7e position avec 25,1 tonnes d'émissions de dioxyde de carbone. Son moteur développe 154 ch pour une autonomie de 220 kilomètres.
Mini Cooper SE – 24,1 tonnes
La Mini électrique (à partir de 39 300 francs) obtient la sixième place avec 24,1 tonnes de CO2 sur l'ensemble de son cycle de vie. Avec 184 ch, elle est la plus puissante du top 10 climatique pour une autonomie de 234 kilomètres.
Volkswagen E-Up – 21,1 tonnes
La plus petite voiture électrique de VW, l'E-Up, date d'avant la grande offensive électrique du groupe de Wolfsbourg. Pour 27'850 francs et avec 83 ch (61 kW), elle atteint 308 kilomètres d'autonomie avec une charge de batterie et se place en 5e position.
Fiat 500e – 20,1 tonnes
La nouvelle Cinquecento de Fiat (à partir de 30'490 francs) n'est disponible qu'avec une motorisation électrique. Avec 20,1 tonnes de CO2, elle se place en 4e position de notre classement, atteint 240 kilomètres d'autonomie selon le cycle normalisé WLTP et développe 95 ch (70 kW).
Renault Twingo – 19,9 tonnes
La sœur de la Smart, la Renault Twingo Electric (à partir de 24'000 francs), occupe la troisième place avec un peu moins de 20 tonnes d'émissions de CO2 sur l'ensemble du cycle de vie. Avec 81 ch (60 kW), elle atteint environ 190 kilomètres d'autonomie avec une charge de batterie.
Smart Fortwo – 19,6 tonnes
La citadine Smart EQ Fortwo (à partir de 27'000 francs) occupe la deuxième place, notamment grâce à sa petite carrosserie qui n'offre de la place qu'à deux personnes. Avec 82 ch, elle peut parcourir environ 144 kilomètres en autonome.
Dacia Spring – 18,3 tonnes
Le vainqueur n'est pas une surprise: la voiture électrique la moins chère de Suisse est aussi celle qui a la plus faible empreinte CO2. La Dacia Spring (à partir de 19'990 francs) atteint 18,3 tonnes sur toute sa durée de vie, vante 45 ch (33 kW) et peut parcourir jusqu'à 230 kilomètres d'autonomie.