En mars, un lieu d’un nouveau genre a ouvert ses portes sur la Riviera lucernoise. De l’extérieur, le Neuro Campus Hotel, situé dans le village pittoresque de Vitznau, est plutôt discret: sa façade ressemble à celle d’un immeuble d’appartements neufs.
Quand on pénètre à l’intérieur, en revanche, c’est une autre histoire. Un tiers de l’installation, le Morgen, est consacré à la modernisation et à la numérisation de la gastronomie et de l’hôtellerie. Le SonntagsBlick a pu y rencontrer les «stars» de la maison: deux robots serveurs.
Maîtres d’hôtel sur roues
«Vitzi» et «Telli» – prénommés ainsi en hommage à leur pays d’origine – sont des automates noirs sur roues. Ils disposent d’un simple tapis roulant qui achemine les plateaux sur les tables et de clignotants qui signalent tout changement de direction, même minime.
Un gros bouton rouge sert de frein d’urgence pour arrêter les machines. Les robots ont de nombreuses surfaces ouvertes dans lesquelles les doigts pourraient se glisser. Mais jusqu’à présent, le bouton n’a été actionné, selon les dires, que pour attirer l’attention du personnel de service humain.
Contrairement à d’autres lignes de robots de service, «Vitzi» et «Telli» misent sur la fonction plutôt que sur la forme: pas d’oreilles de chat, pas de voix mignonnes ou de haut-parleurs internes. Les deux machines semblent presque barbantes. Leur seul but est de transporter des repas d’un point A à un point B.
Les trajets sont courts – il y a peut-être dix mètres entre les tables et le point de transbordement devant la cuisine. C’est là qu’ils sont informés des commandes et envoyés pour leur tournée de livraison. Les destinations des robots sont des tables spécialement conçues, équipées d’une alimentation électrique, d’une connexion réseau et d’une adresse IP.
Plus de temps pour les souhaits des clients
Les tentatives répétées pour trouver le chemin idéal lors de l’approche et du positionnement donnent un certain charme à ces robots qui paraissent extrêmement patients. D’ailleurs, leur tâche consiste uniquement à livrer des repas et des boissons.
La répartition des tâches donne au personnel humain plus de temps pour se concentrer sur les souhaits individuels des hôtes et des hôtesses, souligne l’hôte Silvan Sutter. L’objectif de cet arrangement n’est pas de réduire les contacts humains, mais de soutenir le métier d’hôte – cela reste la pierre angulaire.
Pendant que l’on observe le va-et-vient du personnel mécanique, Silvan Sutter s’excuse et doit prendre congé: dans la «zone restaurant» d’à côté, les collaborateurs et collaboratrices humains continuent de s’affairer. Et ils ont parfois besoin d’aide pour s’occuper des clients.