Patrimoine vaudois à l'honneur
Voici les secrets de 5 restos historiques lausannois

À l'occasion de l'inauguration des cafés historiques de Lausanne et de la sortie d'un bouquin sur le sujet, Blick a sélectionné quelques établissements dont on vous livre les mystères.
Publié: 05.05.2022 à 10:12 heures
|
Dernière mise à jour: 27.09.2022 à 17:48 heures
La Pinte Besson date du 18e siècle. C'est le plus vieux restaurant de la ville.
Photo: FLORIAN CELLA
3 - Valentina San Martin - Journaliste Blick.jpeg
Valentina San MartinJournaliste Blick

Vous ne vous y êtes peut-être pas arrêtés pour boire un coup ou manger un morceau. Mais si vous êtes venus à Lausanne, vous êtes forcément passés devant. Bien plus que de simples lieux où se remplir la panse, certains restaurants et autres cafés lausannois ont marqué l’histoire de la région.

Soucieuse de valoriser le patrimoine de la capitale olympique, la Ville vient tout juste créer le label «Café historique de Lausanne» inauguré ce mercredi lors d’une balade en compagnie du syndic de Lausanne, Grégoire Junod, et Martine Jaquet, déléguée à la protection du patrimoine de la Ville. Une plaque trône désormais sur les devantures de ces restaurants. En parallèle, l’ouvrage «Cafés et restaurants historiques de Lausanne» rédigé par la journaliste Isabelle Falconnier a été mis en vente le même jour. On y dévoile une myriade d’anecdotes tantôt touchantes, souvent rigolotes sur les quelque 40 restos de la ville. Blick vous en livre un petit échantillon, histoire de vous mettre l’eau à la bouche.

Le Grütli

Le Grütli est tenu par le couple Prutsh et leur fille Vanessa Janneret.
Photo: FLORIAN CELLA

Niché au coeur de la vieille ville, le Café du Grütli a été bâti sur des fondations du Moyen-Âge! En fait, le Grütli se trouve dans l’une des plus anciennes maisons de Lausanne. Au départ, le lieu n’était qu’une simple petite boulangerie avant de se transformer en café appelé «le Café du Nord» en 1856. Trente ans plus tard (ou plutôt 29 pour être exacte), «le Café du Nord» devient «Le Grütli» en référence au cercle d’ouvriers suisses alémaniques du même nom. Le petit groupe y menait des réunions dans la salle à l’étage. Alors si la fibre socialiste vous gagne lors d’une dégustation de fondue, c’est normal.

Le Café Mogador

Situé sous-gare, le Mogador existe depuis les années 1950.
Photo: FLORIAN CELLA

Et si je vous disais que le Mogador était un ancien glacier? Si, si, je vous jure! Appelé la «cafétériera-glacier», le lieu a ouvert ses portes en 1957, ce qui en fait le plus jeune restaurant parmi les anciens. Comme pas tout le monde ne détenait de congélateur à l’époque, on s’y donnait souvent rendez-vous en été pour profiter d’une gourmandise bien fraîche. Si l’endroit a bien changé et offre désormais la possibilité de manger le midi ou le soir, le restaurant a conservé sa déco très fifties.

La Pinte Besson

C’est le couple Besson-Malherbes qui rachète le bistrot en 1870. Le lieu devient alors un restaurant.
Photo: FLORIAN CELLA

Bienvenue dans le plus vieux restaurant de la ville. Eh oui, lorsque La Pinte Besson a vu le jour en 1781, Lausanne était encore… bernoise! Le bâtiment a tout d’abord été racheté par un propriétaire viticole et la cave est devenue un endroit où boire des coups. En 1870, un couple reprend les lieux et le baptise «La Pinte Besson» en référence à leur patronyme. Le lieu devient alors un restaurant. En 2014, l’étage qui n’était alors qu’un simple dépôt est ouvert au public. Si vous décidez de réserver une table au premier, faites attention aux marches qui sont particulièrement étroites!

La Brasserie Saint-Laurent

Avant de devenir un restaurant, la brasserie Saint-Laurent était un pub. L’endroit a d’ailleurs conservé le bar.
Photo: FLORIAN CELLA

Avant de devenir un restaurant, la Brasserie Saint-Laurent se faisait appeler le «Moderne-Restaurant» lors de la construction du bâtiment en 1915. Et puis, dans les années 1990, le lieu s’est transformé en… pub! Oui, oui, en pub, vous avez bien lu! On y installe donc un bar qui trône encore au milieu de l’établissement aujourd’hui. «Le vitrail du restaurant est signé Pierre Chiara et représente deux vignerons en pleine vendanges dans le Lavaux», nous apprend Martine Jaquet déléguée à la protection du patrimoine de la Ville. Quant aux médaillons qu’on retrouve dans la brasserie, ils ont été peints par Otto Alfred Briffod, qui a aussi créé les mosaïques sur l’avant-toit de la BCV à Saint-François et celles de la synagogue de Lausanne.

Le Kiosque Saint-François

Le Kiosque de Saint-François a longtemps été laissé à l’abandon avant de se transformer en café en 2012.
Photo: FLORIAN CELLA

Il en a vu des changements, ce kiosque. Construit en 1896, il prend sa forme actuelle en 1912, au moment de l’apparition des premiers tramways. Le petit établissement se transforme alors en une salle d’attente où l’on peut acheter ses billets de tram. Quelques années plus tard, l’édifice devient un bureau de renseignements des TL. Malheureusement, dans les années 90, on n’y trouve plus qu’un modeste un automate à billets. Après quelques années à rester en plan, le lieu est réaménagé en 2012. On peut désormais jouir d’un joli espace de 20 places pour profiter d’un café ou d’une petite lecture en attendant son bus.

«Cafés et restaurants historiques de Lausanne», Martine Jaquet, Isabelle Falconnier (textes), Florian Cella (photos), Grégoire Junod (préface), éditions Favre, 192 pages.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la