Vous ne vous y êtes peut-être pas arrêtés pour boire un coup ou manger un morceau. Mais si vous êtes venus à Lausanne, vous êtes forcément passés devant. Bien plus que de simples lieux où se remplir la panse, certains restaurants et autres cafés lausannois ont marqué l’histoire de la région.
Soucieuse de valoriser le patrimoine de la capitale olympique, la Ville vient tout juste créer le label «Café historique de Lausanne» inauguré ce mercredi lors d’une balade en compagnie du syndic de Lausanne, Grégoire Junod, et Martine Jaquet, déléguée à la protection du patrimoine de la Ville. Une plaque trône désormais sur les devantures de ces restaurants. En parallèle, l’ouvrage «Cafés et restaurants historiques de Lausanne» rédigé par la journaliste Isabelle Falconnier a été mis en vente le même jour. On y dévoile une myriade d’anecdotes tantôt touchantes, souvent rigolotes sur les quelque 40 restos de la ville. Blick vous en livre un petit échantillon, histoire de vous mettre l’eau à la bouche.
Le Grütli
Niché au coeur de la vieille ville, le Café du Grütli a été bâti sur des fondations du Moyen-Âge! En fait, le Grütli se trouve dans l’une des plus anciennes maisons de Lausanne. Au départ, le lieu n’était qu’une simple petite boulangerie avant de se transformer en café appelé «le Café du Nord» en 1856. Trente ans plus tard (ou plutôt 29 pour être exacte), «le Café du Nord» devient «Le Grütli» en référence au cercle d’ouvriers suisses alémaniques du même nom. Le petit groupe y menait des réunions dans la salle à l’étage. Alors si la fibre socialiste vous gagne lors d’une dégustation de fondue, c’est normal.
Le Café Mogador
Et si je vous disais que le Mogador était un ancien glacier? Si, si, je vous jure! Appelé la «cafétériera-glacier», le lieu a ouvert ses portes en 1957, ce qui en fait le plus jeune restaurant parmi les anciens. Comme pas tout le monde ne détenait de congélateur à l’époque, on s’y donnait souvent rendez-vous en été pour profiter d’une gourmandise bien fraîche. Si l’endroit a bien changé et offre désormais la possibilité de manger le midi ou le soir, le restaurant a conservé sa déco très fifties.
La Pinte Besson
Bienvenue dans le plus vieux restaurant de la ville. Eh oui, lorsque La Pinte Besson a vu le jour en 1781, Lausanne était encore… bernoise! Le bâtiment a tout d’abord été racheté par un propriétaire viticole et la cave est devenue un endroit où boire des coups. En 1870, un couple reprend les lieux et le baptise «La Pinte Besson» en référence à leur patronyme. Le lieu devient alors un restaurant. En 2014, l’étage qui n’était alors qu’un simple dépôt est ouvert au public. Si vous décidez de réserver une table au premier, faites attention aux marches qui sont particulièrement étroites!
La Brasserie Saint-Laurent
Avant de devenir un restaurant, la Brasserie Saint-Laurent se faisait appeler le «Moderne-Restaurant» lors de la construction du bâtiment en 1915. Et puis, dans les années 1990, le lieu s’est transformé en… pub! Oui, oui, en pub, vous avez bien lu! On y installe donc un bar qui trône encore au milieu de l’établissement aujourd’hui. «Le vitrail du restaurant est signé Pierre Chiara et représente deux vignerons en pleine vendanges dans le Lavaux», nous apprend Martine Jaquet déléguée à la protection du patrimoine de la Ville. Quant aux médaillons qu’on retrouve dans la brasserie, ils ont été peints par Otto Alfred Briffod, qui a aussi créé les mosaïques sur l’avant-toit de la BCV à Saint-François et celles de la synagogue de Lausanne.
Le Kiosque Saint-François
Il en a vu des changements, ce kiosque. Construit en 1896, il prend sa forme actuelle en 1912, au moment de l’apparition des premiers tramways. Le petit établissement se transforme alors en une salle d’attente où l’on peut acheter ses billets de tram. Quelques années plus tard, l’édifice devient un bureau de renseignements des TL. Malheureusement, dans les années 90, on n’y trouve plus qu’un modeste un automate à billets. Après quelques années à rester en plan, le lieu est réaménagé en 2012. On peut désormais jouir d’un joli espace de 20 places pour profiter d’un café ou d’une petite lecture en attendant son bus.
«Cafés et restaurants historiques de Lausanne», Martine Jaquet, Isabelle Falconnier (textes), Florian Cella (photos), Grégoire Junod (préface), éditions Favre, 192 pages.