Multiplication des no-shows
Les clients posent des lapins à défaut d'en manger

L'ouvertures des terrasses et des salles intérieures a levé le voile sur un phénomène critique pour les restaurateurs: l'augmentation des no-shows. Même si des solutions sont mises en place, il reste difficile de venir à bout du problème.
Publié: 20.06.2021 à 05:59 heures
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Dernière mise à jour: 21.06.2021 à 11:16 heures
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Valentina San MartinJournaliste Blick

«Petite binch après le boulot?», «On se fait une fondue ce soir», «Allez, un petit Spritz en terrasse pour célébrer le début des beaux jours!», autant de phrases qui sonnent comme de la musique aux oreilles de nombreuses personnes (pour ne pas dire quasi tout le monde) en période post-Covid.

Et pour cause, depuis l'ouverture des restaurants et des terrasses, les réservations sont en nette augmentation. D'après un récent bilan de la plateforme The Fork, on compte 49% de réservations en plus en comparaison à 2020. Mais si les places sont prisées, nombreux sont ceux qui font faux bond aux restaurateurs. Toujours selon la même source, le taux de no-show (ou le fait de ne pas venir alors même qu'une réservation a été faite) a augmenté d'environ 20% par rapport à la période avant Covid.

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Une campagne au secours des restaurateurs

Le site a donc mis en place la campagne #JyVaisOuJannule pour tenter de venir à bout du problème. Le but: sensibiliser les clients au phénomène du no-show ainsi qu'aux conséquences financières pour les restaurants.

Aujourd'hui, lorsque l'on réserve une table via The Fork, on reçoit un rappel par email et sms et on a la possibilité d'annuler via son SmartPhone. Du côté des restaurateurs, ils sont informés si un client a tendance à ne pas venir sans avertir. Certains établissements étoilés, ont même la possibilité d’activer l’empreinte bancaire des clients lors d'une réservation et de prélever un acompte.

Une fausse bonne idée?

Frédérique Beauvois, co-associée du Café Grancy à Lausanne et porte-parole du mouvement «Qui va payer l'addition?» nous confie être souvent confrontée au phénomène du no-show. «Depuis l'ouverture des salles, on a environ 5% de gens qui ne viennent pas alors même qu'ils ont une table. Parmi ces 5%, la moitié ne prévient pas et cela compromet notre bénéfice».

Même si elle dit comprendre l'initiative #JyVaisOuJannule, Frédérique Beauvois regrette qu'il faille en arriver jusqu'à créer un indicateur de fiabilité du client. Pour elle, la démarche va à l'encontre de la tradition d'accueil au coeur du métier: «Aller au restaurant doit rester un plaisir. Ce n'est pas un rendez-vous chez le dentiste».

Déjà un problème il y a cinq ans

Pour Gilles Meystre, président de GastroVaud, la campagne est une bonne nouvelle: «En rappelant certaines règles de savoir-vivre, l'initiative #JyVaisOuJannule est plutôt bien pensée. Et à la veille des vacances, elle est bienvenue!».

Mais le président des cafetiers, restaurateurs et hôteliers signale que le no-show n'est pas nouveau, même s’il va croissant. «Depuis environ 5 ans, le no-show fait l'objet d'interventions régulières lors de nos assemblées. Il existe plusieurs manières de se prémunir comme prélever les coordonnées téléphoniques du client ou la mise en place de réservations en ligne. Et certains, par dépit, exigent désormais un numéro de visa à la réservation. Malheureusement prélever ce genre les informations pourrait instaurer un climat de méfiance...»

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Dans tous les cas, le risque zéro n'existe pas. Et si le phénomène était simplement perçu comme un manque de politesse il y a quelques années, il est particulièrement nuisible aujourd'hui. Entre les consignes sanitaires qui ont largement touchés les restaurants et la fiabilité des consommateurs, les places sont chères autant pour les restaurateurs que pour les clients.


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