De nombreuses nouvelles règles de circulation sont entrées en vigueur en 2021. Parmi les plus importantes figurent l'obligation de la technique dite de «fermeture éclair» ainsi que l'autorisation du devancement par la droite. Ce qui fait depuis longtemps de facto partie de la vie quotidienne aux heures de pointe se trouve au final légalisé. La nouvelle réglementation soulève toutefois quelques questions.
Les nouvelles règles en vigueur visent à répondre à des incohérences découlant de la pratique. Un cas en est à l'origine: alors que la circulation sur la voie centrale ralentissait, un conducteur sur l'A1 près de Berne a devancé à 90 km/h deux voitures y circulant. Conséquence: une amende de 3100 francs. Le recours du conducteur a fini par abouti devant le Tribunal fédéral en 2016. Une nouvelle réglementation était donc nécessaire.
Une voie bouchonnée est suffisante
Jusqu'à présent, il était autorisé à devancer par la droite sur les autoroutes et les routes à plusieurs voies dans le cas où toutes se trouvaient dans une situation de fort ralentissement ou de bouchon. La nouvelle règle implique qu'il suffit que seule la voie du milieu ou de gauche souffre de la formation d'une «file de véhicules» (soit: un bouchon ou ralentissement) pour être autorisé à devancer par la droite.
Mais attention: seul le devancement par la droite est autorisé, pas le dépassement par la droite. Quel aspect pratique se cache derrière cette subtilité? Si vous prenez la voie de droite dans le but de distancer un véhicule par une vitesse supérieure et de vous rabattre à nouveau sur la voie de gauche, vous commettez toujours un dépassement illégal par la droite. La nouvelle amende pour cette infraction est fixée à 250 francs.
Seule la pratique fixera la limite
Qu'est-ce que cela signifie? Qu'après avoir devancé un véhicule par la droite, il est interdit à jamais de prendre à nouveau à gauche? À partir de quand les voitures roulant à basse vitesse de manière proche les unes derrière les autres deviennent-elles une file de véhicules?
Le va-et-vient des politiciens, des autorités et des experts sur ce sujet a empêché l'instauration d'une définition claire. C'est dommage, mais comme aucun texte juridique ne peut régir tous les cas individuels, seule la pratique quotidienne et juridique montre comment l'interpréter.
La règle en détail
Blick essaie d'interpréter le texte sur la base de discussions d'experts. Une voiture ou deux ne forment certainement pas une file. Six? Probablement oui. De trois à cinq? Cela reste à voir.
Une chose est claire: toute personne qui se déporte manifestement sur la droite dans le but de doubler le véhicule qui le précède est considérée comme effectuant un dépassement (interdit) par la droite. Celui qui décide de passer sur la voie de droite, plus rapide, et se déplace ensuite à nouveau vers la voie de gauche après trois ou quatre kilomètres n'est pas en tort. Celui qui le fait après 500 mètres a plus de chances de l'être. Alors, où se situe la limite?
Le devancement par la droite a pour but de faciliter la circulation en cas de trafic intense, c'est-à-dire lorsque des vitesses plus faibles sur les voies centrales et/ou de gauche sont présentes. Il n'est pas là pour dépasser les véhicules que l'on juge trop lents et vouloir leur montrer qui est le patron. Ce n'est que lorsqu'ils provoquent un ralentissement fort ou un embouteillage qu'il est autorisé de les dépasser par la droite.
Ne pas mettre activement en danger
Cela dépend donc en grande partie du style de conduite: ceux qui restent simplement dans leur ligne et ont pour but de circuler fluidement font bien les choses. Ceux qui ne font manifestement que couvrir les dépassements sur la droite afin d'aller plus vite le paieront. Une amende de 250 francs s'applique. Celui qui met en danger d'autres conducteurs peut même une éventuelle interdiction de conduire.
Quant à celui qui bloque la voie de gauche ou du milieu, il ne devra payer «que» 60 francs. Pourquoi? Il fait «seulement» de l'obstruction passive, mais ne met pas activement en danger. Le dépassement par la droite est l'infraction la plus dangereuse et donc juridiquement la plus sévère.