Début 2019, la sonde japonaise Hayabusa-2 partait à plus de 300 millions de kilomètres de la Terre. Revenue fin 2020 avec 5,4 grammes de l’astéroïde Ryugu, elle avait été envoyée afin de percer les mystères de la création de notre Système solaire.
Les résultats de l’analyse de ce petit bout de caillou sont enfin rendus publics. Publiés dans la revue scientifique «Nature Astronomy», ils confirment encore un peu plus la théorie sur l’origine extraterrestre de l’eau, selon le Huffington Post.
Les théories sur l’origine de l’eau sont nombreuses. Mais la plupart des scientifiques s’accordent à dire que l’eau serait bel et bien arrivée sur Terre lors de sa création et à la suite de crashs d’astéroïdes venus de l’espace.
L’eau serait-elle vraiment tombée du ciel?
Et si l’origine de l’eau est autant débattue, c’est bien parce que cet or bleu recouvre plus de 70% de notre planète et qu’elle est à l’origine de la vie. Si elle provient bien de l’espace, cela signifierait-il peut-être qu’une autre planète serait habitée par des êtres vivants?
Bref, l’existence ou non des extraterrestres est un autre débat. Dans tous les cas, selon les explications de Jérôme Aléon, chargé de recherches au Centre national de recherches scientifiques (CNRS), l’eau serait sûrement tombée du ciel: «Ce serait un apport tardif par des objets riches en eau comme des comètes ou des astéroïdes hydratés qui auraient apporté une quantité d’eau suffisante pour former nos océans et l’eau qui se trouve dans le manteau de la Terre.»
«Riche en substances volatiles»
Et selon les résultats d’analyse de Ryugu, l’astéroïde est de type C, c’est-à-dire qu’il est «riche en substances volatiles». En d’autres termes, cela veut simplement dire qu’il a la capacité de passer de l’état solide à l’état gazeux, comme l’eau ou l’azote. Mais ce type de caillou contient également des substances «organiques» faites de carbone. L’étude confirme que ce genre d’astéroïdes pourrait être «l’une des principales sources de l’eau sur Terre».
Mais, parce que oui il y a un «mais», les scientifiques à l’origine de ces conclusions rappellent toutefois que «l’apport à la Terre de substances volatiles, c’est-à-dire de matières organiques et d’eau, fait toujours l’objet d’un débat important».
Un astéroïde pur
Quoi qu’il en soit, Ryugu n’est pas un astéroïde lambda. Découvert en 1999, il est à plus de 300 millions de kilomètres de notre planète bleue. Il fait à peu près 900 mètres de diamètre et aurait été créé il y a environ cinq millions d’années après la naissance du Système solaire. Selon les scientifiques, le caillou aurait été préservé des fortes chaleurs, n’ayant jamais dépassé le seuil des 100°C.
Ces propriétés font de lui un astéroïde de référence. Les scientifiques à l’origine de l’étude l’affirment, les particules de Ryugu «font sans aucun doute partie des matériaux du Système solaire les moins contaminés disponibles pour des études en laboratoire et les recherches en cours. Ces précieux échantillons vont certainement élargir notre compréhension des premiers processus du système solaire.»
Déjà en 2020, les premières analyses japonaises sur les particules de Ryugu dévoilaient l’existence d’acides aminés: molécules indispensables pour former les protéines à la base de la vie.