Le compostage des défunts, ou terramation, pourrait être testé prochainement dans le canton de Zurich. Le parlement cantonal a accepté lundi une initiative individuelle d'un citoyen. Le gouvernement doit maintenant élaborer un rapport sur le sujet.
Le compostage des défunts est un processus funéraire au cours duquel les corps sont placés dans un cocon métallique sur un lit de paille, de foin, d'herbes et de fleurs. Les micro-organismes décomposent alors le corps en une quarantaine de jours.
En Suisse, il n'existe actuellement pas d'autres choix que l'enterrement traditionnel et la crémation. En Allemagne, le compostage humain est autorisé dans le Land du Schleswig-Holstein. Aux Etats-Unis, la terramation est autorisée dans quelques Etats. Le parlement zurichois a accepté lundi l'initiative individuelle d'un citoyen par 101 voix. Il suffisait d'en avoir 60 pour qu'elle passe le cap parlementaire et que le dossier soit transmis à l'exécutif cantonal.
Faire partie du cycle naturel
De nombreux parlementaires ont trouvé l'idée intéressante. Pour Sandra Bienek (Vert'libéraux), la terramation répond au besoin de l'être humain de faire partie du cycle naturel. La socialiste Brigitte Röösli ne voit aucun problème éthique et les gens devraient avoir la possibilité de choisir.
Les Vert-e-s n'y voient aucun obstacle et rappellent la parole biblique «tu es poussière et tu retourneras à la poussière». Selon Judith Anna Stofer (Liste alternative), ce serait même bien plus agréable que de «se retrouver deux mètres sous terre dans un cercueil froid et humide ou d'être incinéré».
L'UDC, les évangéliques (PEV) et certains députés du Centre ont émis des réserves. Pour le PEV, «il n'y a pas besoin de nouvelles formes d'enterrements», a déclaré Markus Schaar. Pour l'UDC, le compostage humain porte atteinte à la dignité des morts. «Et que fait-on du produit final ?», a demandé Ueli Bamert (UDC) qui a évoqué le problème des substances nocives (médicaments, antibiotiques et drogues) souvent présentes les corps humains.@