Visé par une plainte pour diffamation, le secrétaire général de la Cicad (Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation) Johanne Gurfinkiel apprécierait pouvoir affronter ses opposants au tribunal, rapporte «Le Temps». Des membres du collectif Apartheid Free Zone ont annoncé le dépôt d'une plainte pénale le 16 avril, en leurs noms propres et en tant que collectivité.
Ce groupe avait rédigé une charte, craignant la riposte israélienne à Gaza après l'attaque du 7 octobre, perpétrée par le Hamas. Le texte, destiné à des établissements genevois, proposait de «rejeter les projets culturels, académiques ou sportifs visant à détourner l’attention du crime d’apartheid», rappelle le quotidien. Une centaine d'acteurs culturels, notamment, l'ont signé.
Le collectif ne se laisse pas faire
Johanne Gurfinkiel était alors passé à l'offensive, dénonçant un «nettoyage des juifs dans ces lieux». Il avait utilisé le terme «Judenrein», employé à l'origine sous le Troisième Reich, pendant la Shoah et désignant un territoire «nettoyé de ses Juifs».
Les membres d'Apartheid Free Zone refusent d'être accusés d'antisémitisme. «Il ne s’agit pas d’un boycott de personnes, mais d’institutions. Il n’y a rien d’antijuif à se déclarer zone libre d’apartheid», ont-ils déclaré face à la presse.
Johanne Gurfinkiel n'est pas de cet avis, assurant ne pas avoir prononcé de termes diffamatoires ni calomnieux, mais avoir réagi à «une propagande sans limite.» Il affirme au «Temps»: «La définition contemporaine de l’antisémitisme inclut l’antisionisme qui attaque la légitimité fondamentale de l’Etat juif». Le secrétaire général de la Cicad aimerait un «vrai débat» au tribunal, si la preuve est recevable.