La réforme de la santé sur le financement uniforme des prestations ambulatoires et hospitalières (Efas), soumise au vote le 24 novembre, provoque des dissensions au sein du Parti socialiste (PS). Alors que le «oui» l'emportait encore majoritairement au Parlement, le congrès du parti à Genève a décidé en début d'année de voter «non».
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Depuis, le parti se dispute pour savoir si la réforme soulagera les payeurs de primes ou si elle entraînera plutôt des coûts supplémentaires. Plusieurs directeurs de la santé du PS de Suisse alémanique appellent désormais, dans une lettre ouverte, à voter oui à la réforme de la santé Efas.
Dans cette lettre, le conseiller d'Etat appenzellois Yves Noël Balmer, son homologue grison Peter Peyer, la soleuroise Susanne Schaffner, le conseiller d'Etat glaronnais Martin Heer et le conseiller d'Etat schaffhousois Walter Vogelsanger dénoncent le système actuel. Celui-ci créerait de mauvaises incitations qui engendreraient des coûts inutiles, et favoriseraient la croissance des coûts de la santé.
Adapter l'ensemble du système de financement
«Nous nous engageons avec force pour que la réforme de l'Efas soit adoptée. Elle constitue une étape décisive pour freiner les coûts de la santé à moyen et long terme», déclare Yves Noël Balmer.
Pour les directrices et directeurs de la santé du PS, il est clair que la réforme garantirait que tant les cantons que les assureurs soient incités de la même manière à promouvoir des traitements ambulatoires moins coûteux, c'est-à-dire ceux qui ne nécessitent pas de nuitées à l'hôpital. Ceux-ci présentent de nombreux avantages, argumentent les auteurs de la lettre: Ils seraient plus agréables pour les patients, nécessiteraient moins de personnel dans les hôpitaux et seraient moins coûteux.
Pour exploiter efficacement le potentiel ambulatoire, il faudrait toutefois adapter l'ensemble du système de financement. Sinon, une augmentation des prestations ambulatoires ne ferait que faire augmenter davantage les primes d'assurance maladie.
«La charge des primes est un problème urgent»
«En tant que cantons, nous n'avons aucun intérêt à ce que les primes augmentent. Nous sommes proches des gens et connaissons leurs préoccupations. Dans de nombreuses régions, la charge des primes est un problème urgent auquel nous devons faire face avec détermination», explique Yves Noël Balmer.
Les directeurs de la santé se mettent ainsi à dos leur collègue de parti et patron syndical, Pierre-Yves Maillard. L'actuel conseiller aux Etats et ancien directeur vaudois de la santé a déclaré dans une interview accordée à Blick que la réforme de l'Efas ne résoudrait aucun problème d'incitation. Il s'agit avant tout d'un transfert de la gestion de 13 milliards d'impôts des cantons vers les caisses maladie. Les syndicats combattent la réforme.
Les directeurs de la santé de l'UDC soutiennent également la réforme
«Il y a un petit groupe bruyant qui sème le doute – cela alimente l'incertitude», précise Yves Noël Balmer. Mais outre les directeurs de la santé, les parlementaires du parti qui siègent dans les commissions de la santé soutiennent eux aussi unanimement la réforme. «Cela le montre bien: tous les membres du PS ne soutiennent pas un non», a déclaré le conseiller d'Etat d'Appenzell Rhodes-Extérieures.
Certes, les directeurs de la santé du PS admettent, eux aussi, qu'Efas n'est pas le remède parfait à l'augmentation des coûts de la santé, mais qu'il s'agit d'une étape importante dans le développement du système de santé. Six directeurs cantonaux de la santé de l'UDC avaient également appelé auparavant, dans une lettre ouverte, à soutenir la réforme.