Vont-ils le bousculer?
«Macron a quand même des choses à dire, on veut l'écouter»

Ils sont venus l'écouter quand d'autres, à l'extérieur, cherchent à le bousculer. Rencontre avec les étudiants désireux d'entendre Emmanuel Macron et Alain Berset parler d'Europe à Lausanne.
Publié: 16.11.2023 à 11:12 heures
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Ils attendent Emmanuel macron et Alain Berset à l'Amphimax, l'amphithéàtre de l'Université de Lausanne et de l'EPFL
Photo: Richard Werly
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Richard WerlyJournaliste Blick

Casseroles et gaz lacrymogène aux abords de l’université de Lausanne. Tranquillité et propos constructifs à l’intérieur de l’Amphimax, son grand amphithéâtre. Hugo, Loris et Leo étudient tous les trois à l’École polytechnique fédérale de Lausanne. Ils sont arrivés tôt, jeudi matin 16 novembre, pour écouter Emmanuel Macron et Alain Berset. Ecouter? «Macron a quand même des choses à dire. Pourquoi on ne l’écouterait pas? lâche l’un d’eux. Hugo a 21 ans. Il avoue qu’il est surtout venu «voir» le président français, indéniablement plus connu que l’actuel président de la Confédération. «On sait ce que Macron pense de l’Europe. Il veut plus de pouvoirs pour l’Union européenne. Mais comment on va pouvoir en profiter, nous en Suisse? On a besoin de visibilité, d’un horizon».



Le mot «Horizon» tombe bien. C’est justement le nom que porte le programme de recherches de l’Union européenne, dont la Suisse est désormais exclue, depuis le rejet unilatéral par le Conseil fédéral d’un projet d’accord institutionnel entre la Suisse et l’UE, le 26 mai 2021. Les universités suisses sont mises à l’écart. Alors? Les trois élèves ingénieurs se regardent. Ils ont décidé de poser une question via le système compliqué de QR codes qui permettra d’interroger les deux dirigeants. «Ma question, je voudrais la poser sur notre avenir. Macron et Berset n’ont pas les clefs, mais ils peuvent tout de même nous ouvrir des portes». Une réflexion revient: «C’est important de voir les personnes en vrai. Macron, il ne correspond peut-être pas à son image» . L’animateur de la rencontre, Stéphane Benoit-Godet insiste sur le goût du débat du président français et de son homologue suisse. «Deux animaux politiques» dit-il.

L’Europe au sens large

Emilie a 18 ans. Elle étudie la science criminelle à l’université de Lausanne. Elle aussi s’est simplement inscrite pour assister à la rencontre avec les deux présidents. «Pour moi, le plus important est l’Europe au sens large. Où va-t-elle? » Mylène est assise à ses côtés. Elle a 25 ans. Elle étudie les sciences sociales. Certains de ses amis ont choisi de taper dans des casseroles à l’extérieur, pour chahuter Emmanuel Macron comme cela s’est passé en France durant l’épisode compliqué de la réforme des retraites. «Macron est moderne. C’est important de le dire. Je me suis surtout inscrite pour voir comment il va réagit à nos questions». Mylène veut opter pour une carrière internationale. Alors, à quoi sert ce type de rencontres? «Aussi à nous former répond-elle. Les voir, les écouter, c’est aussi comprendre comment fonctionne le monde qui nous entoure».

Il est 10h55. Macron et Berset s’apprêtent à entrer en scène. Et maintenant, place au débat…

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