C’est une histoire sanglante qui dure depuis plus d’une année. Un villageois est en guerre contre sa commune, et ce bras de fer a de moins en moins de chance de bien se terminer.
Reprenons le récit dès le début. En août 2021, un citoyen d’Orpund, dans le canton de Berne, envoie des lettres de menace à répétition à l’administration communale. Lentement, mais sûrement, le ton monte, rapporte le quotidien biennois «Bieler Tagblatt».
Les missives deviennent de plus en plus fréquentes. Et de plus en plus agressives. La violence atteint son paroxysme dans la nuit du 21 au 22 décembre 2022. Le villageois, hors de lui, endommage des boîtes aux lettres, brise les vitrines en verre à proximité du chemin d’accès à la maison communale et barbouille de sang la façade de l’administration d'Orpund.
«Une sécurité renforcée»
Le maire est désemparé. «Nous avons dû demander à la police d’obtenir une sécurité renforcée», se désole Oliver Matti auprès de Blick. Magdalena Rast, porte-parole de la police cantonale bernoise, peut le confirmer. «Nous avons reçu une plainte concernant le cas en question», assure-t-elle. Mais la police s’était déjà impliquée avant cet incident, lorsque la colère de ce citoyen ne se matérialisait encore que par des e-mails de menace. Comme son émetteur n’avait pas hésité à les signer de son nom, il avait rapidement pu être identifié et dénoncé.
La façade a été nettoyée rapidement après l'incident, aussi vite que possible, assure le maire d’Orpund. D'après lui, le liquide rouge étalé était bien du sang. «Nous supposons qu’il s’agit de celui de l’auteur des menaces.» Comment a-t-il procédé? «Il s’est probablement simplement essuyé les mains», soupçonne-t-il.
Reste la question des coûts. Ils se porteraient à plusieurs milliers de francs, selon l’occupant principal de la maison de commune. «L’ensemble des dommages causés s’élèverait à environ 15’000 francs d’après les premières estimations», avance-t-il auprès de Blick.
Enquête en cours
Quels peuvent bien être les motifs des débordements de ce villageois, visiblement extrêmement en colère? Oliver Matti ne peut pas en dire plus. «Ses motivations font notamment l’objet de l’enquête qui est cours.» Où se trouve l’auteur des faits actuellement? «Le citoyen responsable de l'incident n’est pour l’instant ni en détention, ni en garde à vue», précise-t-il. Il se trouve donc en liberté. Il appartiendra aux autorités judiciaires compétentes de décider de ce qu’il adviendra de lui.
En attendant, la Commune, très inquiète, a pris des mesures renforcées pour écarter tout risque d’une nouvelle manifestation terrifiante de mécontentement. «Depuis lundi, un agent veille à la sécurité dans l’administration communale», assure le maire. Pour l’instant, impossible de savoir combien de temps le gardien restera en poste. «Des spécialistes vont vérifier si d’autres précautions sont nécessaires», promet-il.