Les autorités vaudoises se sont inspirées de témoignages forts pour leur nouvelle campagne choc à destination des auteurs de violences domestiques (les hommes représentent plus de 70% des auteurs de violence). Par exemple: «Ma famille a peur de moi. Ce n’est pas une vie. Je crains de tout perdre.» Ou encore: «Ma copine a peur de moi. J’ai décidé de parler de mes accès de colère et de violence.»
Le Département de la santé et de l’action sociale (DSAS), avec le soutien du Bureau d’égalité entre les femmes et les hommes (BEFH), a puisé dans les mots de ces personnes violentes et dans leur vécu. Le résultat est visible en ligne depuis ce mardi 6 février.
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Objectif: sensibiliser à la possibilité de recourir aux prestations proposées par le Centre Prévention de l’Ale (CPAle) à Lausanne, Yverdon-les-Bains et Bex, subventionnées par le DSAS. «Notre but est d’informer et de proposer un soutien sans jugement, souligne Rebecca Ruiz, conseillère d’État et cheffe du DSAS, citée dans un communiqué de presse. Nous souhaitons à la fois protéger les victimes de violence et donner les outils nécessaires aux auteurs pour éviter des récidives.»
La motivation compte beaucoup
Dans les faits, en 2023, conformément à la loi cantonale, «le CPAle a reçu 329 ordonnances d’expulsion du domicile avec obligation d’entretien», écrit le Canton. Il ajoute: «80% des personnes concernées ont suivi au moins un entretien socio-éducatif.»
Le but de cette séance est triple. D’abord: aider l’auteur de violence à évaluer sa situation. Puis, l’amener à comprendre les conséquences pour lui-même, la victime et les proches. Enfin, proposer un soutien plus conséquent sous forme de programmes volontaires (en groupe ou en individuel) comprenant de 5 à 15 séances.
«Si la contrainte est un levier fort pour une première prise de contact, la motivation joue un rôle important dans l’engagement à long terme et, par conséquent, sur les changements de comportement», affirment les autorités. Par conséquent, parallèlement à ces suivis imposés, 54 personnes ont participé volontairement à un entretien au CPAle, «dont 26% ont choisi de suivre un programme approfondi». À noter que parmi les personnes expulsées de leur domicile, seuls 10% ont décidé de suivre un programme après le premier entretien.
«Nous observons que les participants volontaires sont motivés à prendre en main leur situation. Nous constatons que souvent l’aide est demandée suite à une motivation externe, telle qu’une intervention de la police ou lorsque leur compagne menace de les quitter», explique Philippe Bigler, directeur du CPAle, toujours dans le communiqué. C’est fort de ce constat que le Canton de Vaud a entrepris sa campagne.