Vagues en vue sur le Léman
La venue du président du Parlement iranien à Genève fait grincer des dents

Mohammad Baqer Ghalibaf, président du Parlement iranien, est de passage à Genève pour la 149e Assemblée de l'Union interparlementaire (UIP). Un déplacement qui fait bondir le Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne.
Publié: 15.10.2024 à 05:31 heures
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Dernière mise à jour: 15.10.2024 à 14:29 heures
Mohammad Baqer Ghalibaf dit vouloir apporter en Suisse la cause libanaise et palestinienne.
Photo: D.R.
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

En temps de conflit, on pourrait penser que toute occasion de réunir à la table des négociations les différents belligérants est bonne à prendre. Et quel meilleur endroit pour le faire que Genève? Le Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne, lui, n’est visiblement pas de cet avis.

Dans un communiqué envoyé ce 14 octobre, l’organe «condamne fermement le déplacement en Suisse du général des pasdarans Mohammad Baqer Ghalibaf et sa participation à la réunion de l’Union interparlementaire (UIP)». Plus loin, il souligne que «ce pasdaran criminel doit être traduit en justice pour quatre décennies de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre».

Dans les faits, le président du Parlement iranien est bel et bien de passage au bord du Léman à l’occasion de la 149e Assemblée de l’UIP et de ses réunions connexes. Le débat général de ce rendez-vous international, qui s’étale du 13 au 17 octobre, portera sur le thème «Exploiter la science, la technologie et l’innovation (STI) pour un avenir plus pacifique et durable».

L’objectif est aussi d’offrir aux délégués une plateforme «pour débattre, échanger des points de vue et galvaniser l’action parlementaire». L’Assemblée adoptera par ailleurs des résolutions sur le point d’urgence et sur le sujet abordé par la Commission permanente démocratie et des droits de l’homme intitulé «L’impact de l’intelligence artificielle sur la démocratie, les droits de l’homme et l’état de droit».

Portrait au vitriol

Évidemment, Mohammad Baqer Ghalibaf ne vient pas uniquement pour parler de machine learning. Depuis le tarmac de Beyrouth, le politicien a fait savoir qu’il emporterait «avec [lui en Suisse] les problèmes des peuples libanais et palestinien opprimés.»

Mais, pour le Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne, «Ghalibaf a toujours été l’un des plus hauts responsables de la répression, du bellicisme, des vols et des pillages dans le régime des mollahs».

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L’organisation s’étrangle: «Depuis le début de la dictature religieuse, il a joué un rôle très actif dans la répression des Moudjahidine du peuple (OMPI), la répression des manifestations et des soulèvements populaires, la répression de la population du Kurdistan, la guerre antipatriotique et le pillage des ressources et des biens.»

La déclaration écrite dresse enfin un portrait au vitriol du sexagénaire: «A partir de 2005 et pendant douze ans, Ghalibaf a été maire de Téhéran, poste auquel il s’est livré à des vols, des pillages et où il a cédé les biens de la ville aux dirigeants des pasdarans et à d’autres responsables du régime à bas prix. Pendant cette période, il a mis en œuvre le plan répressif de ségrégation des femmes dans les mairies. Depuis 2020, il fait la promotion des politiques répressives et bellicistes de Khamenei en tant que président du Parlement des mollahs.»

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