Depuis l’exploitation familiale de Bassin, dans le canton de Vaud, la paysanne Laure Treboux fait briller son quotidien pas comme les autres. Comment? En multipliant les capsules vidéos touchantes de sincérité sur le réseau social TikTok.
Une petite révolution en soi, le monde agricole étant rarement mis à l’honneur en ligne. Et l’ancienne étudiante en journalisme de 31 ans sait sortir des sentiers battus lorsqu’elle raconte son histoire. Résultat: un véritable carton. Au point que près de 10’000 internautes la suivent quotidiennement.
«Au début, je faisais ça pour rire, explique à «Terre & Nature» celle qui est par ailleurs maman de trois bambins. Puis j’ai eu envie de montrer la réalité du monde agricole et de briser les tabous dans ce milieu où l’on parle peu. Aujourd’hui, une véritable communauté s’est créée!»
Laure Treboux a eu le déclic au début de la pandémie. Une période compliquée — évidemment — où il y avait beaucoup d’incivilités dans les champs. Elle a donc décidé de se lancer pour sensibiliser le public. Mission réussie.
Difficultés quotidiennes
En plus de partager les bons moments passés en famille avec les animaux, la paysanne montre sans chichis les difficultés de vivre dans une ferme. Avec, comme protagonistes, ses beaux-parents, son mari et ses enfants, qui apparaissent souvent à l’écran, relate encore l’hebdomadaire de la vie romande au vert.
«Quotidien surchargé, pression constante, revenus variables, risque d’accident au travail, mort du bétail: tous les sujets sensibles sont abordés grâce à des sketchs et des blagues, 'pour dédramatiser'», écrivent nos confrères.
Sans oublier l’incontournable thématique des conflits générationnels. «Dans une exploitation, la vie privée et le travail ne font qu’un, ce qui génère des tensions. Il y a des engueulades, des cris, parfois des pleurs. Il est important d’en parler, car la plupart des paysans sont concernés», rebondit Laure Treboux.
Un franc-parler qui détonne et qui… plaît. «De jeunes couples d’agriculteurs m’ont dit que cela leur donnait du courage pour la suite, raconte la jeune femme. C’était un beau compliment.» Et c’était surtout mérité.