La dégradation sexuelle est une «tactique délibérée de Moscou et un élément d'une stratégie militaire visant à soumettre l'Ukraine». Ces mots, forts, ont été tenus aux Nations Unies par Pramila Patten, représentante spéciale de l'ONU pour les violences sexuelles dans les conflits.
La haute envoyée des Nations unies, avocate britannique de 64 ans, a également déclaré que les soldats russes recevaient du Viagra pour violer et «déshumaniser» les femmes ukrainiennes. «Quand des femmes sont détenues et violées pendant des jours, quand on commence à violer des petits garçons et des hommes, quand on voit une série de mutilations génitales, c'est clairement une stratégie militaire», a-t-elle détaillé auprès de l'AFP.
Des viols sur des enfants de 4 ans
Selon Pramila Patten, l'ONU se base sur 100 cas de viols ou d'agressions sexuelles en Ukraine depuis l'invasion russe en février. Ils ne seraient «que la pointe de l'iceberg». Les victimes sont en premier lieu des femmes, mais des hommes et des enfants — dont certains n'ont que quatre ans — sont aussi concernés.
«Et lorsque les victimes rapportent ce qui a été dit pendant le viol, explique encore la représentante de l'ONU, il s'agit clairement d'une tactique délibérée visant à déshumaniser la victime.»
La Russie a aussitôt répondu à ces accusations. Ou plutôt n'a pas répondu. «Les déclarations de la représentante spéciale à l'ONU dépassent les limites de la raison, a estimé Marija Zakharova, porte-parole du ministère des Affaires étrangères de Moscou. On ne peut pas les commenter sérieusement, il ne s'agit que de fantasmes tordus.»
La semaine dernière, le «Washington Post» avait raconté en détail le calvaire d'une Ukrainienne de 52 ans, Alla, qui a été violée et torturée pendant dix jours par des soldats russes. Les occupants, qui ont entre-temps fui Izium, la ville natale d'Alla, voulaient obtenir des informations sur son fils, qui travaille pour les services secrets ukrainiens SBU. Son mari a également été détenu et torturé.