Une situation absurde mais légale
Cette famille doit réaffecter son abri PC à ses frais... ou payer 9000 francs

Une famille d'Olten (SO) doit remettre en état son abri. Et les frais sont importants. Une situation d'autant plus étrange que les abris privés sont appelés à disparaître à long terme. Pour autant, des règles strictes sont encore en vigueur.
Publié: 08.04.2024 à 14:37 heures
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Dernière mise à jour: 08.04.2024 à 17:30 heures
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Une salle de sport, dans un ancien abri PC...
Photo: PIUS KOLLER
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Raphael Brunner

Stefan Fassbind le sait: il devra se soumettre. La situation juridique est claire. Mais sa colère demeure. Au début de l'année, la protection civile d'Olten (SO) s'est adressée à lui et à sa femme pour contrôler l'abri antiaérien de leur maison individuelle. «Pourtant, lors du dernier contrôle, on nous avait dit que nous pouvions conserver l'abri», raconte-t-il à «Beobachter».

La salle de jeux sans ventilation

Il y a dix ans déjà, il l'avait transformé en salle de jeux pour ses deux fils, alors qu'il aurait pu en faire une en cave de protection sans grands frais. Mais le contrôleur lui avait alors dit que de tels petits abris de protection civile privés n'étaient plus nécessaires et qu'il pouvait donc faire ce qu'il souhaitait. Stefan Fassbind a alors désinstallé la ventilation.

Mais les contrôleurs actuels ont vu les choses tout autrement. Ils ont en effet sommé Stefan Fassbind de remettre son local en état – et de réinstaller une ventilation. Une opération qui lui coûtera au moins 5000 francs. «Personne ne croit sérieusement qu'en cas d'urgence, nous nous réfugierons dans un tel minibunker», s'énerve le géographe.

La menace d'une plainte pénale plane

La famille Fassbind n'a cependant pas d'autre choix que de suivre les instructions de la protection civile. Sinon, elle risque une plainte pénale de la part de leur commune de résidence. Et pour cause: aucune autorisation écrite n'a précédé la transformation des lieux. Or, selon l'ordonnance sur la protection civile, une telle autorisation est obligatoire pour qu'un abri privé puisse être désaffecté.

Une situation d'autant plus frustrante que l'Office des affaires militaires et de la protection de la population a reconnu dans un courriel: que «certaines choses ont malheureusement été autorisées oralement par le passé, ce dont nous devons maintenant faire les frais». Une concession malheureusement inutile pour les Fassbind. On ne trouve d'ailleurs pas de documents relatifs au contrôle de 2014 auprès de l'organisation régionale de protection civile d'Olten: «Nous ne pouvons pas dire de manière définitive pourquoi il en est ainsi», écrit le service en réponse à une question de «Beobachter».

Mais le fait que les documents nécessaires au contrôle manquent ne change rien à la situation juridique: «La suppression d'un abri ne peut être autorisée que par l'Office des affaires militaires et de la protection de la population, sur demande écrite du propriétaire et de la commune.»

Solution coûteuse ou très coûteuse

Si les Fassbind font maintenant une telle demande, cela leur coûtera toutefois plus cher que de restaurer l'espace. Toute personne souhaitant supprimer son abri privé doit s'acquitter d'une taxe de remplacement s'il n'y a pas au moins 1,2 fois plus de places d'abri que d'habitants dans la commune de résidence.

Ce n'est pas le cas du lieu de résidence des Fassbind. Ces derniers devraient donc payer six fois 1540 francs pour leurs six places d'abri, soit 9240 francs. Stefan Fassbind préfère donc envisager l'installation d'une ventilation de seconde main.

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