100'000 maisons individuelles concernées
La Confédération veut supprimer les abris antiatomiques privés

Il existe encore des abris antiaériens dans environ 100'000 maisons individuelles suisses. La Confédération et les cantons veulent maintenant les supprimer. En cas d'urgence, les citoyens devront se rendre dans les abris collectifs.
Publié: 29.04.2023 à 06:14 heures
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Dernière mise à jour: 29.04.2023 à 10:00 heures
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Dans de nombreuses maisons individuelles anciennes, il existe encore des abris antiatomiques privés.
Photo: Keystone

Quiconque construisait une maison individuelle jusqu'en 2012 devait également y aménager un abri antiatomique - avec des couchettes, des toilettes sèches et une ventilation. Par conséquent, il existe en Suisse environ 100'000 maisons individuelles équipées de tels abris. Une situation qui devrait bientôt changer.

Car, comme le rapportait la radio SRF ce vendredi, la Confédération et les cantons veulent les supprimer. Selon le «Concept des ouvrages de protection» de l'Office fédéral de la protection de la population (OFPP), qui n'a pas encore été publié, les abris de moins de sept places doivent être détruits.

Trop petits pour les cas d'urgence

Il y existe deux raisons à cette décision. Premièrement, il faudrait renouveler les ventilations - certaines ayant plus de 40 ans. Cela n'en vaudrait pourtant pas la peine, comme le confirme Urs Marti, président de la Conférence des responsables cantonaux de la protection civile, à la radio SRF. C'est tout simplement trop cher, et la plupart de ces appareils de ventilation ne sont même plus fabriqués.

Deuxièmement - et c'est le point le plus important - les abris privés présentent un inconvénient majeur pour la protection civile. En cas de catastrophe, les personnes seraient dispersées et ne seraient pas facilement accessibles. «Ces abris sont difficiles à gérer en cas d'événement. La protection civile ne peut pas couvrir un tel nombre d'abris», explique le président. Pour les grandes installations de 25 à 50 places, c'est nettement plus simple.

Il faut d'abord créer des places

Mais il faudra encore attendre quelques années avant que les propriétaires de maisons individuelles puissent définitivement utiliser leurs abris uniquement comme cave à vin ou pièce de loisirs. Comme le principe «une place protégée par habitant» reste valable, il faudra d'abord créer de nouvelles places dans des installations plus grandes pour les centaines de milliers d'habitants de maisons individuelles.

Il est par exemple prévu d'agrandir les centres de commandement ou autres installations de la protection civile. «Ce n'est que lorsqu'il y aura suffisamment de places disponibles que l'on pourra renoncer aux petits abris», explique Urs Marti. Auparavant, le Conseil fédéral et le Parlement devront éventuellement donner leur bénédiction.

Les propriétaires d'immeubles et d'autres bâtiments devront par contre faire face à des coûts supplémentaires. Aujourd'hui, les abris ne sont obligatoires que pour les nouvelles constructions de 38 pièces ou plus. A l'avenir, les autorités de toutes les communes pourront exceptionnellement prescrire des abris pour des lotissements plus petits.

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