Une grosse faille de sécurité a créé le malaise au World Economic Forum (WEF) de Davos. Deux activistes de Greenpeace sont parvenus à pénétrer dans le centre de congrès de Davos, peu avant le discours d'ouverture officiel. Ils ont réclamé une taxation des super-riches, comme il était écrit sur leur bannière.
Peu avant que la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter n'ouvre mardi la rencontre annuelle du WEF, les deux activistes ont fait sensation. Ils ont escaladé une balustrade près de l'entrée, sans être interpellés. A côté d'eux se trouvait plusieurs parlementaires, rassemblés autour du conseiller fédéral Beat Jans. Comme les activistes étaient bien habillés, personne ne s'est douté de rien.
Étrangement, les policiers qui se trouvaient à proximité les ont laissés faire. Et ils ont mis du temps à réagir. Les deux militants ont simplement déroulé une bannière de 5,5 mètres de long avec le plus grand calme. Sur la banderole: «Taxons les super-riches: finançons un avenir juste et vert.»
Les activistes avaient un droit d'accès
Cette action semble mettre à mal les normes de sécurité du WEF, un événement censé être ultra-safe. Pour y accéder, une invitation ou une autorisation d'accès est nécessaire, et chaque invité doit passer des contrôles de sécurité.
Comme le WEF l'a confirmé à Blick, les deux activistes avaient un badge. Cela signifie qu'ils disposaient d'une autorisation d'accès officielle, car ils travaillaient pour un prestataire de services, comme un traiteur, un service de nettoyage ou une entreprise technique. Le WEF ne donne pas de détails supplémentaires.
Toute personne travaillant au Forum doit fournir un document d'identité. La police vérifie simplement si la personne en question a déjà commis des infractions graves. En revanche, elle ne regarde pas si la personne est membre d'une ONG, comme c'était le cas pour les deux militants. Ce genre de vérification porterait atteinte aux droits de la personnalité.
Un accident «gênant»
Malgré tout, de nombreux participants du WEF estiment que cet incident est très gênant pour les organisateurs. Que se serait-il passé si des personnes plus violentes, ou avec de mauvaises intentions, avaient réussi à s'infiltrer?
Dans tous les cas, la sécurité de cette édition semble avoir été compromise. Une participante a rapporté un autre incident, survenu lors du contrôle de sécurité. Un employé a un peu tardé à signaler un objet suspect sur l'écran de contrôle. Lorsque la police s'est renseignée sur le ou la propriétaire du sac, personne ne s'est manifesté. La personne en question s'était déjà éclipsée en direction du centre de congrès. On ne sait pas encore si les policiers ont pu intercepter la personne par la suite.