Une ombre plane sur les CFF
La pénurie d'énergie menace également les chemins de fer

Les CFF ont mis sur pied un groupe de travail qui s'occupe spécifiquement de la crise énergétique et de la menace d'une pénurie d'électricité. Blick a mené l'enquête. Explications.
Publié: 21.07.2022 à 05:56 heures
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Dernière mise à jour: 21.07.2022 à 07:19 heures
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Les CFF auraient mis en place un groupe de travail performant.
Photo: Keystone
Ulrich Rotzinger

Allons-nous manquer d’électricité cet hiver? C’est la grande question qui préoccupe les ménages et entreprises suisses. Tous les domaines de la société et de l’économie dépendent du courant électrique. Les scénarios envisageables? Ils oscillent de la situation de pénurie – une demande supérieure à l’offre – au scénario catastrophe de la panne de courant généralisée.

Heureusement, personne ne s’attend encore à un véritable black-out. Mais la pénurie paraît de plus en plus plausible, selon l’Office fédéral de la protection de la population (OFPP). Ce serait donc le plus grand risque pour la Suisse, et il préoccupe déjà beaucoup les chemins de fer, notamment.

De par leur double casquette, les CFF sont concernés à la fois en tant que propriétaire immobilier et en tant que fournisseur de base de la mobilité à l'échelle nationale. Mais les pendulaires peuvent se rassurer: le courant de traction sera en grande partie assuré. Les trains nationaux roulent aujourd’hui déjà à 90% grâce à l'énergie hydraulique. Les CFF possèdent leurs propres centrales pour la produire. Ils se veulent donc rassurants: «Nous compensons bien les différences entre production et besoins en courant de traction par le biais du marché de l’énergie. Mais à l’heure actuelle, aucune situation de pénurie ne se dessine.»

Les CFF ont aussi besoin de courant domestique

Toutefois, les CFF n’ont pas seulement besoin de courant ferroviaire. Certains secteurs dépendent aussi du courant domestique. Citons les systèmes d’information à la clientèle, les infrastructures comme les signaux et les postes d’aiguillage, ou les biens immobiliers. Pour ces installations, une pénurie d’électricité aurait des conséquences dramatiques. «Sans courant domestique, les CFF ne pourraient en effet pas maintenir l’exploitation ferroviaire», admet une porte-parole.

Les panneaux d'affichage électroniques tels que les moniteurs demandent aussi de l'énergie.
Photo: KEYSTONE/Urs Flueeler

Inquiétant? Non, selon l’entreprise, qui affirme être «bien préparée en cas d’urgence». La porte-parole poursuit: «Nous analysons déjà la situation en détail. Pour ce faire, nous avons mis en place un groupe de travail qui échange déjà très étroitement avec celui de la Confédération. Et ils sont également accompagnés par l’Union des transports publics.» Une telle task force peut ainsi être envisagée comme un petit cercle efficace, certifie-t-elle: «Ces cinq à dix personnes s’occupent intensivement de la crise énergétique et font régulièrement rapport à la direction du groupe. Elles donnent des mandats à l’organisation et assurent la coordination avec la Confédération en tant que lien.»

Selon la représentante, ce groupe de travail élabore des solutions à tous les scénarios envisageables, allant de l’horaire inchangé à la suppression de trains. L’objectif serait de mettre sur les rails, de concert avec la Confédération, «des mesures de préparation concrètes en fonction de la situation de l’approvisionnement en électricité».

En attente des priorités fixées par la Confédération

Se pose alors la question de la probabilité de suppressions de trains ou d’une réduction de l’offre ferroviaire en raison d’une pénurie d’électricité. «Nous ne pouvons pas encore répondre à cette question aujourd’hui. Les CFF assureront en tout cas la mobilité en tant que service de base», confirment-ils. Ajoutant qu'«en fin de compte, cela dépend aussi des priorités fixées par la Confédération».

La crise énergétique préoccupe également les CFF sur le front des pièces de rechange. «Le renchérissement sur le marché de l’énergie fait déjà grimper les prix des matériaux. Nous payons nettement plus cher à l’achat qu’il y a un an», souligne un communiqué. Cette hausse des prix devrait avoir des répercussions négatives sur le résultat annuel des CFF.

Quant à la Confédération, elle préparerait actuellement des solutions pour faire face à une crise énergétique comme la Suisse n’en a pas connu depuis des décennies, car des pénuries, de courant électrique comme de gaz, ne sont plus à exclure pour l’hiver prochain.

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