Une moyenne de 282 francs par personne cette année
Les Suisses toujours plus prudents à l'achat de leurs cadeaux de Noël

Pour leurs cadeaux de Noël, les Suisses devraient dépenser autant qu'en 2023, mais bien moins qu'en 2022. Une étude avance le chiffre de 282 francs par personne. L'inflation, les primes d'assurance maladie, et «l'incertitude géopolitique» sont mis en cause.
Publié: 17.12.2024 à 15:06 heures
Pour éviter de trop dépenser à Noël, vous avez peut-être opté pour la solution «un cadeau par membre de la famille», ou Père Noël secret (Secret Santa).
Photo: Shutterstock

Vous avez peut-être déjà fait vos achats de Noël en vous serrant la ceinture. Les Suisses devraient débourser quelque 282 francs par personne cette année pour leurs proches. Un montant stable par rapport à 2023, selon une étude du cabinet d'audit et de conseil EY (Ernst & Young) et la faîtière Swiss Retail Federation.

Cela dit, ce montant est inférieur de 20% au montant «record» dépensé en 2022 – 343 francs, selon les auteurs de l'étude publiée jeudi. Parmi les cadeaux les plus recherchés figurent les bons d'achat, les jouets et les vêtements. Nous pourrions même réduire le montant de nos achats en raison du coût élevé de la vie porté par la hausse des loyers et des primes d'assurance maladie.

L'inflation, les loyers et la santé

Cette année, 51% des Suisses déclarent vouloir «légèrement» ou «considérablement» réduire leurs dépenses à l'approche des fêtes de Noël, invoquant le niveau élevé des prix. Environ 18% des sondés veulent même «significativement» abaisser leur budget à cette occasion. Et 45% veulent dépenser autant qu'en fin d'année 2023. Seuls 4% veulent être encore plus dépensiers.

La raison principale est l'augmentation du coût de la vie. En effet, 47% des personnes interrogées disent ressentir des «effets forts ou très forts de l'inflation» et de la hausse des coûts de la santé et du logement.

Un consommateur sur dix (10%) n'achète du coup que le strict nécessaire et 17% restreignent «considérablement» leurs achats. Pour 36% des sondés, les hausses de prix n'ont qu'un effet «modéré» et pour 22% un effet «mineur». 

«Incertitude géopolitique» en cause?

«Malgré une inflation en baisse en Suisse, les consommateurs perçoivent les prix des biens de consommation comme élevés, probablement en raison du budget global stagnant qui est grevé par des coûts de santé et de logement plus élevés», estime André Bieri, responsable des marchés chez EY en Suisse.

Selon ce dernier, avec la guerre en Ukraine, l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche et les remous politiques en Europe, «l'incertitude géopolitique a également un effet négatif supplémentaire sur le comportement des consommateurs».

En Suisse, l'inflation a marginalement rebondi en novembre à 0,7% sur un an, reculant nettement par rapport à l'envolée des prix à la consommation l'année dernière. Les tarifs des marchandises et services restent cependant à leurs niveaux élevés et ne reculent pas. Pour l'année prochaine, les économistes tablent sur une inflation entre 0,4% et 1%.

La durabilité, une condition présente

Selon l'étude, «l'intérêt et la prise en compte des aspects de durabilité ont encore augmenté par rapport à 2023». 70% des consommateurs interrogés en Suisse déclarent que les aspects de durabilité jouent au moins un rôle mineur dans leurs achats et leurs célébrations de Noël cette année – contre 63% des sondés en 2023. Et pour près d'un quart des personnes interrogées (23%), contre 18% l'année dernière, la durabilité associée aux présents joue même un rôle majeur.

Cette préoccupation est prise en compte par bien plus de femmes (74%) que d'hommes (64%). Mais la durabilité semble transcender les générations interrogées, qui dépassent toutes 64% d'intérêt. C'est chez les plus de 66 ans que l'écologie est la plus importante pour l'achat de cadeaux (78%). Juste derrière, 73% des 36-45 ans font attention à la durabilité lors des achats de Noël.

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