Une boulette de 4 milliards
La Confédération se plante et calcule des dépenses excessives pour l'AVS

L'Office fédéral des assurances sociales a découvert des erreurs de calcul concernant l'AVS, qui ont conduit à des prévisions de dépenses excessives. D'ici 2033, les dépenses seront inférieures d'environ quatre milliards de francs.
Publié: 06.08.2024 à 10:17 heures
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Dernière mise à jour: 06.08.2024 à 10:23 heures
La Confédération a fait un mauvais calcul en ce qui concerne les perspectives de l'AVS.
Photo: keystone-sda.ch
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Tobias Ochsenbein

Mardi matin, l'Office fédéral des assurances sociales (OFAS) a lâché une bombe: une erreur dans les calculs des perspectives financières de l'AVS! Deux formules erronées ont conduit à de fausses projections élevées et non plausibles. Apparemment, ces calculs ont été utilisés depuis 2019. Bonne nouvelle toutefois, cela signifie que d'ici 2033, les dépenses de l'AVS devraient être inférieures de 4 milliards de francs, soit environ 6%, à ce qui était prévu.

Après la découverte de l'erreur fin mai, l'OFAS a immédiatement réagi. Il a fait développer et tester deux modèles de calcul alternatifs, avec succès. En outre, l'OFAS a chargé deux instituts de recherche de développer des modèles indépendants. Les résultats de ces instituts externes doivent valider les nouveaux calculs de l'OFAS. Les perspectives financières de l'AVS corrigées doivent être présentées en septembre.

La cheffe du Département fédéral de l'intérieur (DFI), Elisabeth Baume-Schneider, a ordonné l'ouverture d'une enquête administrative en raison des perspectives financières erronées de l'AVS. Celle-ci doit clarifier comment cette erreur a pu se produire. C'est le cabinet Bratschi à Zurich qui a été chargé de la mener à bien. Les résultats devraient être disponibles à la fin de l'année.

Le déficit de répartition est également moins important

Les modèles internes de l'OFAS montrent que les dépenses de l'AVS s'écartent des projections actuelles, surtout à moyen et long terme, a déclaré le directeur de l'OFAS Stéphane Rossini. En 2026, avec l'introduction de la 13e rente AVS, les dépenses devraient s'élever à environ 57 milliards de francs - comme prévu initialement. Mais dès 2028, elles pourraient être inférieures d'environ 1 milliard de francs, et même de 2 milliards en 2030, voire d'un gigantesque 4 milliards en 2033.

Le déficit de répartition, c'est-à-dire la différence entre les recettes et les dépenses sans le rendement attendu des placements, diminuera lui aussi. Il ne devrait plus être que d'environ 2 milliards de francs d'ici à 2030 (au lieu de près de 4 milliards) et passer à environ 4 milliards d'ici à 2033 (au lieu de plus de 7 milliards). Cela signifie que la contribution fédérale diminuera d'environ 2,5 à 3 milliards de francs entre 2026 et 2033.

Les coûts de la 13e rente à peine touchés

Les coûts de la 13e rente ne seraient guère influencés par la correction, a ajouté Stéphane Rossini. «Comme la population s'est prononcée sur l'entrée en vigueur de cette rente et non pas sur son financement, il y a, à notre avis, pas de contradiction», déclare le directeur suppléant de l'OFAS. En 2026, ils s'élèveraient à près de 4,2 milliards de francs et en 2030 à près de 5 milliards. La consultation sur la mise en œuvre de la 13e rente s'est achevée le 5 juillet 2024. Le Conseil fédéral décidera bientôt de la marche à suivre.

Le programme de calcul de l'AVS, une monstruosité de plus de 70'000 lignes de code, doit maintenant être nettoyé en profondeur. Cela prendra plusieurs mois, mais grâce aux nouveaux modèles, les perspectives financières seront bientôt à nouveau robustes. Depuis 2012, les projections de l'OFAS sont fiables et intègrent toujours des facteurs tels que le renchérissement, l'évolution des salaires et la démographie afin d'étayer les décisions politiques, a expliqué Stéphane Rossini.

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