C'est un projet à plusieurs milliards de francs que la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider doit mettre en œuvre: la 13e rente AVS, qui sera versée à partir de 2026. Pour cela, elle doit trouver 4 à 5 milliards de francs par an. Afin de réunir la somme, la socialiste se concentre sur un financement par des pourcentages salariaux supplémentaires, éventuellement combinés à une augmentation de la TVA. Les partis ont encore jusqu'au 5 juillet pour se prononcer sur les deux variantes.
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L'UDC est le premier grand parti à présenter sa réponse à la consultation. Elle ne se montre pas tendre avec les idées de la Jurassienne. Le fait qu'elle accélère le pas sur le dossier agace le parti. «Une procédure de consultation raccourcie pour un projet de cette importance nuit à la crédibilité de notre démocratie», critique l'UDC dans sa réponse. Elle préférerait attendre pour trancher le financement de l'AVS, car Élisabeth Baume-Schneider doit de toute façon présenter la prochaine réforme de celle-ci d'ici à 2026. Elle doit prendre effet à partir de 2030 et garantir le premier pilier au moins jusqu'en 2040.
L'UDC s'oppose aux pourcentages salariaux
«Il faut garder à l'esprit l'ensemble des réformes nécessaires de l'AVS», explique à Blick le chef du groupe UDC Thomas Aeschi. Celui-ci rappelle que les partisans de la 13e rente AVS ont toujours souligné qu'il y avait suffisamment d'argent dans le fonds de l'AVS. Selon lui, la prochaine réforme doit permettre à celle-ci de reposer sur des bases solides. «Pour cela, nous avons d'abord besoin d'une vue d'ensemble qui montre les différentes possibilités d'assainissement», déclare-t-il. Selon Thomas Aeschi, Élisabeth Baume-Schneider a le devoir de montrer les effets et les coûts des différents instruments avant que le Parlement ne prenne une décision.
Les pourcentages salariaux ne plaisent pas à l'UDC. Le parti se réfère aux estimations de l'Administration fédérale des contributions, selon lesquelles les salariés ne devraient pas seulement supporter leurs propres cotisations salariales, mais aussi, à moyen terme, celles des employeurs à hauteur de 70%. Et ce parce que les employeurs pourraient baisser les salaires ou les faire augmenter moins fortement.
«Cela accentuerait la perte de pouvoir d'achat de la population active», pointe Thomas Aeschi. Ceux qui travaillent auraient moins dans leur porte-monnaie à la fin du mois. «Je ne pense pas que la population le veuille. Avec un projet de financement aussi déséquilibré, Baume-Schneider fera naufrage», assure-t-il.
Un compromis nécessaire
Le conseiller national zougois est également conscient qu'à moyen terme, rien ne sera possible sans financement complémentaire de l'AVS. «Il faut un mix dans lequel tout le monde devrait faire des sacrifices, tant au niveau des recettes que des dépenses.»
Du côté des recettes, Thomas Aeschi place ses espoirs en la TVA. «Nous ne pouvons pas éviter une certaine augmentation, concède-t-il. Mais elle ne peut pas simplement augmenter indéfiniment, nous sommes déjà à un niveau record de 8,1%.»
Du côté des coûts, l'État devrait économiser dans le budget normal de la Confédération afin de pouvoir assumer la contribution fédérale qui représente un bon cinquième des dépenses annuelles de l'AVS. Même si l'UDC ne mentionne pas un âge de la retraite plus élevé dans la consultation, elle devrait remettre cette question sur le tapis en vue de la prochaine réforme.